jeudi 7 juin 2012

Une virée à la plage des culs nus

Samedi 26 mai (oui, j'ai du retard de publication !), à 9h45, je retrouve F., un inconnu, en haut du quai numéro 16 de la gare du Nord. Dans la foule qui prend d’assaut le train pour Calais, nous faisons moins que sommairement connaissance avant de nous hâter vers la queue du train, en espérant ne pas nous retrouver debout jusque Rang du Flier, d'où nous prendront la navette pour nous rendre à Berck sur mer.

Il est assez conforme à sa fiche et à ses photos. Mais il parait encore plus jeune en vrai. Il a 30 ans, il est de ma taille, il est très mince. Nous n'avons échangé que quelques mails, discuté une paire de fois sur le chat et parlé deux fois au téléphone. Mais à chaque échange cet homme m'a donné confiance. A aucun moment, même minime, un seul feu rouge n'a clignoté dans ma tête. Alors, lorsque répondant à ma demande ainsi libellée "j'ai envie qu'on m'emmène à la mer. J'ai pas dit "en bateau", j'ai dit à la mer" que j'avais lancée sur ma fiche, sans trop y croire mais sait-on jamais, il me parla d'une plage naturiste à Berck, je sautais sur l'occasion. Passer une journée à la mer, avec un mec sympa, sur une plage naturiste de surcroît, c'était juste ce dont j'avais terriblement envie !

Bien sur, il ne m'échappait pas que faire le trajet, en train, Orléans-Berck et retour dans la journée représentait un périple assez monstrueux. Il ne m'échappait pas non plus que partir à l'aventure avec un inconnu rencontré sur un site libertin était potentiellement source d'embrouille. Mais pour le périple j'avais de quoi lire, de la musique, le monde autour de moi et un homme à découvrir. Plus donc qu'il n'en faut pour meubler une journée. Pour l'inconnu, s'il s'avérait désagréable, je saurais bien l'éconduire pour passer la journée seule.
De toute façon, renoncer à aller voir la mer en ce premier beau week-end de la saison était tout simplement in-envisageable ! Une envie aussi puissante, il faut aller jusqu'au bout !

Malheureusement, le train était bondé et nous avons commencé notre voyage debout, au bout d'un wagon. Mais pour autant, j'appréciais d'être là, au milieu de tout ces gens, les observant, les écoutants. Un blondinet un peu minet, très bavard, est le point de mire du petit groupe coincé sur la plateforme, entre porte coulissante et porte des toilettes. Le blondinet est serviable, et vraisemblablement trop heureux d'être le centre des attentions et des acclamations. Aussi, face à quelques femmes angoissées en découvrant que les toilettes sont fermées, il va s'escrimer sur le verrou. Sans succès, jusqu'à ce que mon compagnon de voyage ne lui tende un ouvre bouteille multifonctions, avant de s'effacer trop modestement devant les effets de manches du blondinet.

Après le train, nous devons attendre la navette. F. est étonnant d'organisation, et cela se vérifiera tout au long de la journée. Il s'informe de l'heure de passage du bus. Une fois assis dans la navette il fera de même pour les heures de retour. Plus tard, sur la plage, il mettra son téléphone à sonner pour que l'on ne rate pas l'heure. Il prend les choses en charge, et j'adore ca. Je n'ai rien d'autre à faire qu'à me détendre, sans penser à la suite, sans m'angoisser sur les détails qui habituellement me hante : l'heure, ne pas être en retard, ne pas rater.

Nous déjeunons d'un sandwich sur le front de mer, au soleil. En homme prévoyant, il a amené de la crème solaire et nous nous tartinons.




Et puis nous attaquons la marche vers la plage des culs nus.

Le temps, avec F., passe comme une vague de coton. C'est doux, c'est tranquille, c'est calme. Je ne sais même plus de quoi nous discutons, mais je ne m'ennuie pas. Je me souviens seulement de cette sérénité totale qui m'envahissait.

Nous trouvons la plage assez facilement. Je craignais qu'elle ne soit plus éloignée, plus retirée. J'ai un moment d'hésitation avant de choisir un endroit pour nous installer et nous déshabiller. Je me sens un peu comme une intruse. Nous nous tartinons à nouveau de crème solaire, et il me propose de m'en passer dans le dos. Je m’étends sur le ventre, comme pour un long massage. Après avoir soigneusement passé ses mains sur tout mon dos, il continua sur mes fesses. J'ai songé un instant que ca n'était pas rendu indispensable par la situation, j'aurai pu procéder à l'opération moi-même. Mais c'était agréable et puis... même si ses gestes se voulaient utilitaires, techniques, et que d'aucune façon je n'aurais pu y sentir une caresse érotique, c'est à cet instant là que j'ai su que je ne lui étais certainement pas indifférente. Je n'ai pas manqué de lui rendre la pareille quelques instant plus tard, en manière de taquinerie.

Il faisait très chaud, surtout après la marche sous le soleil pour accéder à la plage. Je considérais la distance qui me séparait de l'eau, et ressentais une appréhension certaine. Pour aller goûter l'eau, il me faudrait me lever, lever mes plus de 100 kg, et surtout marcher nue, jusque là-bas, mes seins et mon ventre en avant, tombants un peu, tressautants. Et puis, avancer mes jambes tremblotantes de graisse dans le mouvement, supposais-je. Mais nue, sans artifices, c'est toujours mieux que de marcher sur la plage avec un maillot grande taille, une de ces orthèses crées spécialement pour les grosses qui, avec leur coupe mémé et bien couvrante, leurs renforts et minimiseurs tapissée derrière une matière bien épaisse, vous donne un aspect de baleine encore plus surement que vos adiposités.  A un moment, j'avoue à F. qu'il est possible que j'aille jusqu'à l'eau enveloppée de mon paréo. Ce détail semble stupide sur une plage où tout le monde est à poil. D'autant que mon paréo, au bord de l'eau, que vais-je en faire ?
Alors je me lance. Je déclare que je vais me baigner et j'y vais. Au fond, je m'en moque de mes bourrelets, de leur tressautements, et de mes ondulations de chairs.

L'eau est moins froide que prévue, et je fini par m'y glisser toute entière. Je sens ma peau se tendre de froid, le liquide passer et repasser partout sur moi, jusque dans les moindres recoins. Lorsque je fais quelques mouvements de brasse, mon sexe s'ouvre et l'eau fraîche taquine ma vulve et mes lèvres. Je frissonne, autant de froid que de plaisir. Depuis combien de temps ne me suis-je pas baigner ? Une éternité. Et nue, à part dans un jacuzzi, encore plus ! Et sans ressentir une immense honte de moi-même, sans ne penser qu'à ce moment où il faudra sortir de l'eau et se montrer au monde dégoulinante autant d'eau que de graisse, pour traverser la plage, ou arpenter les abords d'une piscine ? Jamais. Ou alors il faut remonter à l'enfance, et même à la petite enfance, avant huit ans, avant d'attraper la honte d'être moi. C'est, en quelque sorte, ma première baignade.

A quelques mètres de moi, un homme se baigne aussi. Je croise son regard qui me détaille, et il me sourit. Je lui rend son sourire, tout en barbotant avec bonheur. Nous nous regardons régulièrement. Je lui plait, je crois. Il m'observe avec de la joie dans le regard. Il est comme beaucoup d'hommes, je suppose, et il aime me regarder prendre du plaisir. C'est beau une femme qui prend du plaisir, toutes les femmes devraient en avoir conscience. Une femme qui jouit, sans arrière pensées, sans retenue, avec une bonne glace, une bonne baignade ou une bonne baise, c'est beau et c'est excitant.

Lorsque je me rallonge sur la plage, le monsieur vient s'installer non loin. Il est tourné vers nous, et nous regarde certainement derrière ses lunettes de soleil. Son corps est musclé et bronzé. Quelques tatouages ornent sa peau sur ses bras et son torse. Il me plait. Je ne sais comment le lui signifier. Et puis il y a F. à coté de moi, comment prendrait-il cela ?

Dans les dunes, un nombre affolants d'hommes, pour la plupart habillés, eux, vont et viennent. Je n’apercevrai que deux femmes. Parfois, un attroupement se fait, attirants les messieurs éloignés, qui se précipitent alors. Des choses à caractère sexuel se passent là-bas, sous les regards inquisiteurs de voyeurs en nombre. Allongée sur le ventre, au coté de F., j'observe leur manège. Je dis : "si ça n'était pas si près de la plage et des enfants, j'irais bien voir ce qui se passe dans les dunes. Mais pas toute seule". Sur la plage, rafraîchie par le bain de mer, laissant mon corps jouir du présent et de ses petits bonheurs, j'aurais bien posé ma tête sur l'épaule de F. Je l'aurais bien laissé doucement caresser mes épaules et mon visage, y déposer quelques baisers. J'aurais bien tenté une petite escapades dans les dunes avec lui, pour voir si mon désir de tendresse et d'abandon pouvait se muer en désir sexuel. Sans compter qu'exciter les voyeurs me faisait assez envie.

Nous ratons finalement le dernier direct pour Paris. Nous avons sous estimé le temps nécessaire au retour à la gare routière et puis, surtout, nous n’avions pas envie de partir. Un nouveau périple nous ramène à Paris, via Boulogne et Lille. Mais nous sommes heureux de passer du temps ensemble. Qu'importe les vicissitudes du trajet, le sable collé dans nos cheveux, le sel mordant nos peaux, la faim qui commence à nous tenailler, nous goûtons la joie simple d'être en vie, l'un à coté de l'autre.

mercredi 6 juin 2012

Texte d'invité 2 : Fin de partie

Vous aimez me lire ? J'adore vous lire aussi ! 
J'ouvre mon blog une nouvelle fois au texte d'un invité. Un grand merci à lui.
Quand un garçon plutôt sage laisse la joie et le plaisir prendre la barre, c'est forcement intéressant. Et le télescopage avec les érections élections est un détail des plus savoureux. Jugez-en plutôt...


Fin de partie

Commençons par la fin. 

De toute façon, ça se sera passé comme ça pendant un mois. Dès le début, nous savions quand nous allions arrêter. A part ce premier café, pas vraiment de rendez-vous. Un dîner dehors, la semaine dernière. Première sortie en boite de nuit hier soir. Départ, J-2. 

Non vraiment, nous avons tout fait à l’envers. Enfin tout... pour certaines choses, l’envers, l’endroit, le côté, tout faisait foi. Nous nous sommes bien amusés, on ne peut le nier. C’était plaisant, cette affection réciproque qui muaient nos caresses et nos étreintes pendant lesquels l’érotisme faisait bien souvent place à des sensations et des envies nettement moins sublimables. Mais que ce qu’elles étaient bonnes, nos parties de jambes en l’air ! 

Bref, revenons-en à la fin. Hier soir, le restaurant, les clubs, les fumigènes, la lumière des stroboscopes, ce mec-ci qui se frotte à lui, celui-là qui me palpe le cul. Qu’ils essaient, de toutes façons ils ne l’auront ni lui, ni moi. Depuis que nous avons quitté son appart, nous n’aspirons qu’à y retourner. 

Sauf qu’arrivé en bas, l’épiphanie moche : je n’ai pas amené les préservatifs, et lui n’en a pas racheté comme il part dans quelques jours. Et ne nous voilà pas confrontés à l’absurde réalité : quinze minutes pour trouver un distributeur de capotes en plein quartier gay... deux euros les trois, il va falloir savourer... 

On repart vers chez lui, en passant par cette petite rue ou des affichages pour les législatives sont en place. Je suis attiré par la barbie grandeur nature sur fond rose, candidate du Parti du Plaisir. Je ne peux m’empêcher de la prendre en photo alors que lui s’adosse au mur de l’autre côté. Une fois le cliché dans le téléphone, il me tire vers lui. Nous nous embrassons. Avec ardeur. Dans son dos, le mur d’une école. 

Dans le mien, les grand panneaux de métal pour les affichages électoraux. Nos langues se cherchent et se trouvent sans mal. Mes mains trouvent son corps et réciproquement. A 400 mètres à ma droite, une rue perpendiculaire. Même chose à gauche, si ce n’est qu’un camion garé nous protège un peu. 

Mes mains lui caressent déjà les fesses. Avec insistance. Des caresses de plus en plus ciblées qui lui arrachent des gémissements. Sans doute pour se défendre, il enlève ses mains qui caressaient mon torse sous mon t-shirt et les glisse plus bas. La masturbation commence. Il regarde à gauche, puis à droite, et sans avoir le temps de comprendre (les méfaits de la bière), je me retrouve le sexe à l’air. Il se met à genoux et entreprend une fellation. Moi qui suis plutôt classique dans mes pratiques, cet accès d’exhibitionnisme m’excite encore plus. Et merde, un mec vient. Je me rhabille très vite, mais le type doit avoir compris et fait comme s’il n’avait rien vu. Nous sommes encore en lisère du quartier gay après tout... Et mon compagnon de jeux recommence. 

Au bout de quelques minutes entre plaisir et anxiété, je le relève, et le plaque littéralement la tête entre les seins de la Barbie électorale. Je me baisse en même temps que je découvre son cul. Il est temps pour moi de lui arracher quelques gémissements de plus en lui excitant l’anus de ma langue. Lui n’y tient plus, et me demande dans son anglais « Are we gonna stop there ? » 

Je le regarde d’abord médusé, mais l’excitation prend le dessus : je sors les trois capotes de mon baise-en-ville (qui n’aura jamais aussi bien porté son nom) et en enfile une. Pas de gel, il va falloir y aller à l’ancienne (je me refuse à vous l’expliquer.) Et il va aussi falloir y aller doucement, pour ne pas lui faire mal. 

Il est environ quatre heures du matin, nous sommes à Paris, il est tout entier aplati contre une affiche électorale bidon quand je le pénètre. La situation est particulière, entre la peur et l’excitation. Finalement, nous nous abandons à la dernière, tant est si bien qu’en quelques minutes tout est fini pour nous deux. 

Maladroit, je me retire avant d’aller disposer du préservatif dans une poubelle publique sous son regard hilare. A moitié débraillés, grisés autant par nos boissons de la soirée que notre expérience de l’instant, nous repartons vers son appart...