lundi 30 avril 2012

L'effet tour Eiffel

C'était vendredi et j'avais récemment changé mon texte d'annonce sur le site de cul où je drague pour me mettre en stand by. Oui, un café, la veille, avec une énième lavette, rougissante et inconsistance à souhait avait eu raison de mon enthousiasme. J'avais visiblement la main mauvaise ces temps-ci, autant me mettre en retrait. Je commençais même à me demander si je n'étais pas atteinte du fameux syndrome de "la place prise". Lorsque je me sens vraiment bien avec un homme, j'ai de la peine à lui trouver de la concurrence à sa mesure. Une façon archaïque et inconsciente de me consacrer à un seul. C'est agaçant, mais c'est comme le syndrome pré-menstruel ou la pluie pendant les vacances, faut s'occuper intelligemment en attendant que ça passe.

Et donc, en ce vendredi matin, un homme avec qui j'avais discuté quelques fois vient me causer sur le chat. Je l'avais éconduit à cause de ses photos. Il me semblait tout maigre, pas bien grand, ridé et un peu stupide sur ses photos de vacances. Je suppose aujourd’hui que ces photos ont été prises par sa femme, et que c'est un peu comme les caleçons ridicules que les femmes de E. (madame épouse et madame mère) lui choisissait : le rendre inconsommable pour une éventuelle maîtresse, ou au moins le ridiculiser.

Cet homme avait visiblement décidé de me séduire, il ne lâchait pas l'affaire, et il revenait à la charge, de façon régulière mais sans insistance, échangeant seulement quelques minutes avec moi. Et ce matin là, sentant certainement qu'il lui fallait jouer son vatou, et puisque je refusais ses propositions de verre et autre restaurant, tout en m'ouvrant à lui de mon désappointement concernant mes contacts masculins (la fourbe), il me demanda si cela me tenterait d'"avoir Paris à mes pieds". Il me proposait ni plus ni moins qu'une visite en VIP de la tour Eiffel, en zappant les queues. J'ai imaginé l'employé municipal en blouse marine me faisant profiter de l'entrée de service. Et puis le trou du cul qui me force la main pour obtenir un rendez-vous et me propose de finalement faire la queue ensemble pour monter. Après avoir évalué qu'au pire je me déplaçais jusqu'à la tour Eiffel pour rien et en profiterais alors pour aller faire un tour à Orsay ou l'Orangerie, j'acceptais de retrouver le monsieur en début d'après-midi.



Visiter la tour Eiffel, enfin ! Et sans me taper les heures de queues qui m'avaient jusqu'alors rebutée ! Je kiffais grave ! 

A l'heure dite, j'étais sur place, et je repérais un monsieur habillé avec recherche sortir des bureaux du pilier nord et s'appuyer à la rambarde pour fouiller la foule des yeux. Il se tourna vers moi pour poursuivre son tour d'horizon et avant même qu'il ne me repère, et en un instant, je savais que ses photos ne lui rendaient pas justice, qu'il avait un regard bleu à tomber, qu'il travaillait bien à la tour comme mon intuition me l'avait soufflé mais qu'il n'en était pas un employé de base, qu'il était raffiné, et qu'il me plaisait. 

Nous nous sommes fait la bise et il m'a proposé que l'on se tutoie. Je crois bien qu'à ce moment là nous savions tous les deux à quoi nous en tenir. Enfin, en tout cas, moi, je savais : j'avais envie de mieux connaitre cet homme, pour peu qu'il ne fasse pas de boulette rédhibitoire. Et lui avait envie de me toucher partout. Ce qu'il eu bien du mal à juguler, saisissant diverses occasions pour me saisir le bras, me frôler la main, entourer mes épaules pour me guider, et même, summum du geste choupinet, tripoter un peu nerveusement mon écharpe. Tout cela, bien sur, tout en me conduisant à travers son domaine, de la salle de contrôle vidéo jusqu'au troisième étage et demi, tout en haut, au dessus des visiteurs stoppés au troisième, en passant par les coulisses techniques d'où l'on voit la tour vraiment de l'intérieur. Il m'expliqua un nombre incroyable de choses sur la tour, sur son histoire, son entretient, avec quelques anecdotes plus personnelles. La tour était à nous, en dépit des queues de visiteurs. Nous entrions dans les ascenseurs par la sortie, faisant fi de la foule qui avait attendu des heures pour mériter ce que cet homme, dont j'ignorais encore le prénom, me faisait cadeau sur un plateau. 

Je me sentais bien avec cet homme, et à quelques reprises, alors qu'il se penchait sur moi pour regarder dans la même direction que moi et me faire repérer tel monument ou tel bâtiment, j'ai eu envie de me blottir contre lui. J'aimais sa façon d'être avec moi. A la fois tactile mais jamais déplacé, séducteur sans être balourd ou écrasant, attentif à moi sans être obséquieux. Il brillait, il était certainement content de m'en mettre un peu plein la vue, mais il m'accueillait avec simplicité et sincérité, pour autant que je pouvais en juger. 

Revenus en bas de la tour, et c'est là qu'il a trituré mon écharpe, et que j'ai pu voir de près, sur sa main dansant sous mon visage, son alliance, revenu en bas de la tour donc, il m'a confié sa carte de visite me recommandant d'en faire usage si jamais j'en avais envie. Puis il m'a fait la bise aussi tendrement que le permettait le lieu, au milieu des employés et collègues qui pouvaient nous observer, pressant ses lèvres tout près des miennes. 

J'ai ensuite mis presque 48h00 a redescendre de la tour Eiffel. Après le syndrome de Stendhal, l'effet tour Eiffel.


mercredi 25 avril 2012

Avec orgasme, c'aurait été mieux !*

* En écho à ma rencontre avec Longue Queue

Les photos sont souvent trompeuses sur le net. Un mec qui parait quelconque est en fait souvent assez moche (ce fût ma désillusion d'un de ces soirs récents, à qui j'ai accordé la grâce de ma présence le temps d'une bière avant de rentrer dans mes pénates), ou bien un type dont vous vous dites "tiens, pas mal" vous scotche par sa beauté IRL.

Lorsque je me suis avancée vers la café où il s'était installé en terrasse sous les parasols chauffants, je n'ai pu que constater que j'avais de la chatte ce jour là : j'avais bien sous les yeux un putain de beau mec de la mort qui tue, et il était là pour moi, et il me souriait pour m'encourager à venir à lui. Bon dieu ! Mais pourquoi faisait-il si froid  !? Pourquoi la terrasse n'était-elle pas bondée pour m'afficher sans vergogne, moi, Marionde, obèse de mon état, mais on sait bien qu'on peut être grosse et "belle toute nue", et encore plus habillée comme une sacrée salope que je suis, moi, donc, Marionde, à la beauté certaine mais peu courue par l'époque, en train d'emballer un canon de 12 ans son cadet. Mais pourquoi donc n'y avait-il pas quelques greluches maigrichonnes et aplaties, au régime strict et fade, aux idée bien préconçues et très arrêtées sur la beauté et la séduction, attablées près de nous pour blêmir de rage et de dépit ??? Foutue pluie, foutu moi d'avril pourri !!!

Foin de forfanterie, restait quand même à l'emballer, même si le doute n'était guère permis. Dans ses yeux, dans ses mots, je voyais bien que je lui plaisais autant qu'il me plaisait. Mais ces choses sont fragiles, et jamais acquises d'avance.

Nous avons parlé boutique, puisque nous sommes de la même. Il était en lettres modernes (mon premier, après un prof d'histoire de sombre mémoire et un de lettres classiques, bien plus lumineux). Nous avons parlé de libertinage, de cocufiage, puisqu'il était en couple, et d'amours illégitimes. 

Le fait est qu'il m'avait piquée au vif sur le net, m'expliquant qu'il "ne limitait pas sa vie amoureuse à sa vie conjugale". Je l'avais repris en rectifiant : "vie sexuelle" voulait-il dire. Non, non... Il entendait avoir de belles histoires amoureuses, des histoires bien suivies, c'était tellement plus satisfaisant, tellement plus intense. Comme de bien entendu... Voilà le romantisme convoqué pour cacher la misère d'une vie de mensonge, d'une vie à moitié, même si ce sont deux moitiés, la guimauve qui veut masquer la souffrance, le manque de l'autre et le manque de couilles. Ou plus surement, en fait, les grands sentiments appelés à planquer une grosse envie de baiser autre chose que l'ordinaire. 

Je lui avait donc mis le marché en main. Moi, les hommes en couple, c'est du one shot, ou rien. A prendre ou à laisser. Jamais aucun n'a laissé. Et j'ai un plaisir pervers dans ces moments-là. Après avoir laissé le mec me roucouler son délire de relations suivies et tellement approfondies, je lui colle sous le nez, à la manière d'un défi (qui n'en est pas un bien sur), ce qu'il souhaite secrètement : la rencontre avec une inconnue pour une expérience unique et sans incident post opératoire. Et pendant qu'il fait son hésitant, qu'il tergiverse pour la forme, je savoure d'avance le moment de la fausse reddition. Il en est même des aussi tordus que moi pour dire qu'ils acceptent de faire une exception, en honneur à ma beauté sans pareille, à mon charme ravageur. Mouarffff ! Je m'en tort de rire régulièrement. Mon beau professeur de lettres modernes avait été sobre : "je prends" avait-il dit.

Il était d'une beauté latine, très brun. Il était grand, très mince. Il avait des attitudes parfois un peu précieuses. Et il était intimidé. Alors, dans un moment de silence un peu gêné, le voyant tourner le problème dans sa tête sans arriver à s'en sortir, c'est moi qui ai dit : "tu souhaites peut-être qu'on en reste là ?" "Oh non !" s'est-il exclamé. "Et bien moi aussi... Enfin, moi non plus...". Mais il ne prenait pas plus l'initiative, cherchant toujours comment tourner la chose. Et comme nous venions de parler de saunas libertins : "nous avons deux solutions. Le sauna, ca te fera l'occasion de découvrir, ou chez moi. Qu'est-ce que tu préfères ?" ai-je demandé.

Les choses se sont plutôt bien engagées sur le canapé dans un premier temps. Baisers, caresses, etc... J'étais plus audacieuse que lui, et j'aimais son regard bluffé quand je prenais une initiative nouvelle, qu'il n'attendait surement pas si tôt, et peut-être pas du tout. Sa peau était d'une douceur incomparable, il était très mince sans être maigre, proposant à mes mains et à ma bouche des bonheurs au confort ferme sans être rude, des bonheur Dunlopillo, que je ne boudais pas. Lorsque je découvrais sa queue, après bien des léchouilles et baisers rasants, approchants et repartants, et des mordillements de boxer, je ne me tenais plus de joie. Cet homme était beau de partout ! Il avait entre les jambes une belle bite comme je les aime. Pas trop longue, mais épaisse, au gland bien dessiné, à l'allure conquérante. Une pure merveille, que je m'empressais de mettre en bouche. Aussi bonne que belle !

Je crois volontiers qu'il était plus impressionné qu'il ne voulait le laisser voir. Une fois sur le lit, ou je l'avais invité à venir poursuivre plus commodément nos ébats, il s'est montré un peu plus entreprenant, cherchant visiblement à reprendre l'avantage, à s'imposer. Je me laissais faire avec volupté, car si j'aime m'occuper du corps d'un homme j'aime aussi qu'il me rende la pareille. J'aime autant surprendre par mes initiatives qu'être cueillie par celles de mon partenaire. Mais il avait des moments de doute, d'hésitation, je le voyais à nouveau tourner quelque chose dans sa tête sans arriver à se décider. 

Je ne sais pourquoi, il ne souhaitais pas me faire de cunni. Il avait bien fait mine, à un moment, de titiller mes lèvres du bout de sa langue, y déposant également quelques baisers très empressés, mais il n'a pas poursuivi, et n'y est pas revenu. Mon intuition était qu'à 32 ans, en couple depuis déjà de longues années, n'ayant eu que quelques rares aventures extra-conjugales, il n'avait pas visité beaucoup de sexe de femme. Il craignait  peut-être de mal faire, peut-être d'être trop cru avec une inconnue avec laquelle il n'avait pas discuté de ses goûts. Et moi, j'ai été incapable, dans ces moments délicats et à la limite de la gêne, de lui demander clairement ce que mon désir exigeait pourtant. Dès lors, le pauvre garçon prenait le risque, l'ignorant, de ne pas me faire jouir. Le cunni est pour moi l'entrée dans le festin quasiment obligatoire, et même souvent mon plat de résistance, tout particulièrement les premières fois. 

Et effectivement, quand, après un très long moment de caresses diverses, je lui ai demandé de me pénétrer, le sentant à bout de patience, j'ai accueilli sa queue dans ma chatte avec beaucoup de plaisir, me sentant m'ouvrir sur le chemin de ce vit bien large et qui cheminait très doucement à ma demande, sachant combien je suis étroite, mais il l'avait compris aussi, donc, quand il m'eut pénétré, et qu'il m'eut besogné quelques trop courtes minutes, je n'avais pas joui, malgré mon désir et la concentration que j'y mettais. 

Lui, de son coté, avait éjaculé avec regret, se sentant trop court. J'avais entendu, et vu dans ses yeux et son expression, sa rage et son dépit. Je sentais désormais sa déception, et sa honte. Il était allongé sur moi, la tête cachée dans mon épaule, ne bougeant plus, ne parlant pas plus, ne respirant quasiment pas. Il restait là, buvant sa gêne et certainement tournant dans sa tête un énième problème : comment me regarder en face, comment se relever, comment aborder la suite. Je ne savais trop quoi faire, sinon laisser mes doigts courir sur son dos et ses épaules, parce que j'aimais le contact de sa peau et que ca ne pouvait pas lui faire de mal. Mais la colère commençait à monter en moi, car j'étais alors quasiment certaine qu'il ne s'occuperait pas de mon plaisir. Ma colère était grandissante au fur et à mesure que cet homme de plus d'un mètre quatre vingt se montrait de plus en plus incapable, non seulement de me faire jouir, ce qui était un moindre mal, mais également d'affronter sainement la situation.

Et effectivement, au lieu de se comporter en homme, il se comporta en petit garçon qui a fait pipi dans sa culotte et qui veut courir chez maman pour qu'elle lui change son slip. Il fini par se lever,  sans un regard pour moi, me demandant juste le chemin de la salle de bain pour se débarrasser du préservatif. Parce qu'il s'attardait, et que je savais que de toute façon la suite n'allait être qu'une longue défaite, je filais aux toilettes pour un pipi. Quand je suis revenue dans la chambre, il renfilait déjà son jean ! "Tu es déjà sur le départ ?", grinçais-je. J'attrapais également mes fringues, pressée tout à coup moi aussi de me rhabiller, de ne plus être nue devant ce couard. Il fila et lorsque je le rejoignais au salon il avait déjà sa veste sur l'épaule, avec l'air embarrassé et le regard fuyant. Je lui ai asséné un "oh ! Mais je ne te retiens pas !" en ouvrant grand la porte d'entrée et lui montrant d'un geste de la main le chemin à prendre. Empêtré dans sa gêne, il s’arrêta sur le seuil, ne voulant pas être ainsi congédié : "tu es en colère parce que je me suis relevé trop vite ?" "Oh ? Non ? Tu crois ?" Et comme il n'avançait toujours pas, et que j'étais pressée d'en finir avec ce pénible épisode : "il y a quelque chose qui ne va pas ?". Il a murmuré "non... non.... rien" et il est sorti. J'ai claqué la porte si vite derrière lui qu'il a du être poussé par le souffle et j'ai bruyamment fait deux tour de verrou dans son dos.

Le reste de la journée, j'ai traîné ma frustration, ma colère, ma déception, et même, à certains moments de la soirée, mon désespoir. Pourquoi faut-il que les hommes se transforment en morveux qui vous écrasent les pieds sans vergogne juste parce que leurs sacro-saintes performances ne sont pas à la hauteur de leur égo, quand nous, on s'en fout de la durée de leur coït ou de la taille de leur bite ? Quand il nous suffirait de quelques mots, quelques rires, quelques cajoleries, et peut-être la promesse de faire mieux bientôt, pour nous faire oublier qu'on a pas jouit ?

Mais dès le lendemain, tout cela était presque oublié. Et je ne garderai finalement de cette rencontre avec mon cher collègue que le souvenir de sa beauté, de ses longues jambes minces et musclés que j'ai dévoré de baisers, de son cul rond et bien ferme que j'ai malaxé, de son regard émerveillé et surpris à la fois. Oui, si mon clitoris n'a pas eu son compte, mon égo en revanche baigne dans sa mouille d'avoir baisé un putain de beau mec de la mort qui tue !






jeudi 19 avril 2012

Qu'est-ce que tu cherches ?

La question revient souvent, lancinante, dérangeante, agaçante : mais finalement, qu'est-ce que tu cherches ? Contrairement à ce que l'on pense, ce qui se conçoit bien ne s'énonce pas toujours clairement. Dans ma tête et dans mes tripes, les choses paraissent simples. Je le vois, je le sens, je sais ce que je veux, c'est limpide. Mais vu de l'extérieur...



Donc, je voudrais bien, au moins encore une fois dans ma vie, vivre une belle histoire d'amour.

Ah oui, mais il y a quelques éléments bloquants. 

Et d'abord, mon fétichisme de l'homme en couple, ou en tout cas pas disponible. Quand c'est pas une femme, cas le plus simple quand même, c'est un boulot, ou des gosses envahissants. Le combo est aussi fréquent : femme + boulot + gosses. 

Pendant longtemps je n'ai pas su expliquer cette attraction forcenée, et accusais le destin et la vilenie mâle. Et en aparté mon manque de séduction, mon empotitude légendaire. Oui, je sais, ca va faire rire, mais c'est ainsi que je me vois, parfois. Je suis grosse, et donc moche, et totalement gourde. En tout cas c'est ainsi que je me sens quand je bêle d'amour ou de désir après un sale type qui regarde sa montre pour vérifier que sa fenêtre de liberté conditionnelle n'est pas fermée. Oui, ne faut-il pas être laide et conne au delà de toute mesure pour qu'un homme qui vient de passer quelques heures de sexe dans vos bras file ainsi au sifflet vers une vie qu'il prétend terne, ennuyeuse, et même accablante ? 

Mais le fait est que les rares hommes célibataires que je rencontre me foutent littéralement les boules. Et qu'ils ne me séduisent pas. C'est bien simple, mettons que j'ai rendez-vous avec un de ces spécimens en voie de disparition. Et bien je déclare que je n'ai rien à me mettre, et que d'abord je ne vais pas me mettre en frais pour ce mec qui a un prénom à coucher dehors avec un billet de logement, ou quinze ans de moins que moi, ou une gueule a avoir retouché ses photos, ou, ou, ou... Puis dans la voiture je m'agace, déclare que le lieu ou l'heure du rendez-vous est imbitable, et que de toute façon je le sens mal. J'arrête là, vous devinez la suite, le pauvre type n'a pas une chance de trouver grâce à mes yeux. Pourtant j'essaie... Mais songez à Longue Queue, célibataire lui... Et je passe sur les deux ou trois récents qui n'ont même pas eu l'honneur de mon blog.

Car, et là il faut regarder les choses en face : je n'ai pas envie de me faire mettre le grappin dessus. Derrière chaque mec célibataire se profile le plus souvent pour moi un boulet potentiel. Un qui va chercher à m'enfermer, me brider, me dépersonnaliser, me dessécher sur pied. Il va m'absorber, me digérer, me vider l'espoir et l'enthousiasme.

Je le sais, au début, c'est tout beau tout neuf. Et puis insidieusement , de présentation à belle maman (rien que d'en parler je sens la crise d’asthme pas loin) en considérations budgétaires imparables, je serai la "femme de", faisant tourner les machines pour deux, les repas pour deux, les courses pour deux, dans un F3 avec balcon filant (version parisienne) ou dans une maison de lotissement avec jardin (version provinciale). Je n'ai même pas envie de continuer la description de cet enfermement programmé, ca me met mal à l'aise. Et je connais la fin pour avoir expérimenté quelques vies de couple et deux mariages : le pétage de plombs en règle et en version 3D au bout de quelques années en apnée.

Cerise sur le gâteau, j'aime le sexe. Et rien qu'à l'idée de devoir me satisfaire d'un seul homme, j'ai envie de chausser mes bottes de sept lieux. Alors, je sais, la plupart des hommes croient que quand j'aurais trouvé le bon (ahum) je ne mouillerai que pour lui. Ca les rassure. Et ca peut s'avérer assez vrai les premiers temps. Mais sur la distance c'est des conneries. Surtout que l'heureux élu n'aurait pas une chatte et des seins et que j'aime aussi les femmes. Et surtout que quand j'apprécie un homme j'ai envie de le voir avec d'autres. Et que j'ai envie qu'il me regarde avec d'autres. Moi, l'amour, ca me rend perverse. Or, les hommes vraiment partageurs, c'est extrêmement rare ! Même parmi les libertins échevelés il est fréquent qu'en cas d'amour la dame soit conviée à plus de tenue et à une continence de bon gout. Ces messieurs s'autorisant par ailleurs certaines libertés dont ils privent leur douce, allant s'ébattre avec quelques gourgandines, mais ce sont des hommes que voulez vous !

Rahhhhhhh !!!!! 

Je crois que là, j'ai fait le tour du problème. Les bras m'en tombent, le souffle me manque. Le prochain qui me demande ce que je cherche, je lui réponds : le dahu !




mercredi 18 avril 2012

Vu à la télé !

Tout est médiatisé dans notre monde. On se rencontre sur internet, on découvre l'amour, la baise, la violence, la bêtise, et tout le reste à la télé avant de le rencontrer dans la vraie vie. Ce qui n'est pas sur écran fini par être moins vrai que le monde sensible. On en oublie l'autre, et soi, on en oublie juste de sentir, et de désirer.

Samedi soir, c'est soirée déguisée dans l'un de mes saunas de prédilection. En fait de déguisement, tout le monde est rapidement à poil ou paréo, comme d'habitude.

Je me retrouve en cabine avec une amie et trois jeunes hommes. L'idée est de se faire masser. Les hommes espèrent bien pouvoir profiter de l'aubaine pour obtenir bien plus. Mon amie, je ne sais pas, mais moi, après un vendredi câlin avec G., je risque d'être difficile à convaincre, il me faudra de la qualité.

L'un des hommes, un asiatique à qui je donne à peine 25 ans, très mince et tout petit, saute sur l'occasion, et la Marionde. Visiblement, c'est moi qu'il veut. Il me promet un body massage. Il met tout son coeur pour me prodiguer un massage assez convainquant du dos et des épaules, pendant qu'un deuxième garçon, pas plus âgé que l'asiatique, s'occupe de mes jambes de façon beaucoup plus timide.



Je m'abandonne à ces quatre mains. Le massage de l'asiatique se fait rapidement plus voyageur, s'attardant sur les fesses. Mais il n'oublie pas tout le reste. Il masse bien, avec suffisamment de force mais sans faire mal. Mes muscles se détendent, ma peau frémit, mon esprit vagabonde, dans les senteurs de l'huile au niaouli. 

Mon masseur étend son rayon d'action et s'attaque à mes jambes. Ses doigts, lorsque ses mains remontent le longs de mes cuisses, s'insinuent, glissants à souhait, dans les replis de ma chatte. Le deuxième masseur, intimidé par la situation (c'est sa première incursion dans un lieu libertin) et par l'ardeur de son concurrent, abandonne la partie. Il a tort. Dans la cabine, deux reines des abeilles trônent sur les matelas pendant que trois petits ouvriers oeuvrent à leurs délices. Mon amie et moi rivalisant d'ampleur et de bourrelets, les trois jeunes hommes plus petits que nous, tous très minces, l'image est amusante et je souris. A deux, ces homoncules pourraient peut-être faire le poids. Mais un seul ne peut prétendre à m'amuser réellement. Je n'ai pas envie de me déranger pour si peu. Alors j'avertis l'asiatique : il est possible qu'il n'y ait as plus qu'un massage. De façon inélégante il demande à F., qui masse mon amie, de changer de massée. 

Mais il revient peu après. Soit que mon amie ne l'intéresse finalement pas du tout, soit qu'il regrette sa goujaterie. Il faut dire que j'ai saisi la première occasion pour faire remarquer qu'il avait changé de crèmerie bien à propos. Tout le monde a bien ri.

Je regrette un peu le départ de F. qui sexuellement m'inspire plus, mais qui masse moins bien. Rien n'est parfait. Mais l'asiatique est animé d'un feu nouveau et je replonge dans un état hypnotique, juste occupée à sentir ses mains chaudes et huilées glisser sur mon corps. Puis il s'installe sur moi. Je le sens à peine, il est léger comme du balsa. Et il promène alors son torse sur mon dos. Je sens son souffle dans mon cou et il a le bon gout de me glisser à l'oreille qu'il est bien heureux de se trouver là, a profiter de ma peau si douce, de mes rondeurs si charmantes. Lorsque sa tête descend le long de mon dos elle poursuit son voyage sur mes fesses et à plusieurs reprise je sens son nez, puis sa bouche et un petit bout de langue, qui s'insinue jusqu'à mon anus. C'est léger comme un souffle, délicat comme la rosée. Et puis il me propose de me retourner.

Il me masse les seins, le ventre, et je suis comme un chat au soleil, qui s'étire et ronronne. Puis il masse mon mont de vénus, et profite de la situation pour pétrir mes lèvres, les écarter et agacer mon clitoris et mes petites lèvres au passage. Mais il ne s'appesenti pas. Ce que je fini par presque regretter. Je pousse des soupirs éloquents. Mon désir de sexe monte, le désir d'être caressée, lécher, le désir de jouir, mais pas le désir de m'occuper du jeune gars. 

Lorsqu'il entreprend sur moi un massage de tout son corps, les choses commencent à prendre une certaine épaisseur, un peu de corps, si vous me passez l'expression mais il ne m'en vient pas d'autre. J'aime ces moments où la bulle se forme autour de moi et mon ou mes partenaires. Le monde n'existe plus que de loin en loin, et l'esprit lâche enfin le corps, le laisse à son bien être, à ses volontés. 

Dans ces moments particuliers mon champs de vision focalise sur mon partenaire, et le petit asiatique tout à coup occupe tout l'espace. Je le vois partout, je le vois en plus grand. Je sens son souffle sur ma figure comme une tempête, sa bouche un peu humides qui passent sur mon nez, mes lèvres. Sa tête descend, et c'est sa bouche qui est énorme et attrape la pointe de mes seins, titille mes tétons. Mon monde sensoriel est tout occupé par ce qui se passe là, entre lui et moi. 

Son corps descends toujours tout en frottant ma peau, et appui sur mon sexe. Il fait des aller-retour, me masturbant avec son ventre, son torse, et puis son nez, sa langue. Mon clitoris est tout énervé, et mon bassin le pousse à la rencontre de la peau de l'asiatique, le presse avec avidité contre le corps de mon masseur. Qui m'attrape une jambe, la plie et pose mon pied sur le matelas, fait de même avec l'autre. Je me retrouve totalement offerte, les jambe pliées, les cuisses ouvertes. Mon corps est mou, sans défense, et j'aime me laisser manipuler comme une poupée. Mon masseur se sens autorisé à caresser et lécher ma chatte de façon plus académique. Mais jamais il ne s'attarde, reprenant son massage de façon épisodique. 

Plusieurs fois il manoeuvrera mon corps, pour lui faire prendre la position de son choix. A un moment il me pose à quatre pattes, le cul bien tendu, pour me masturber tout en caressant mon petit trou. Et puis soudainement, il fait claquer sa main sur une de mes fesses. C'est incongru. Je souri. Mais surement encouragé par mon silence il recommence plusieurs fois, des deux mains. Il s'y prend comme un manche, et au lieu d'être excitant, c'est douloureux. Et puis c'est mal venu, c'est comme un mirliton dans un orchestre symphonique. Alors je me mets à rire franchement. L'initiative me semble ridicule, la situation grotesque. Et lui, un peu déstabilisé : "c'est pas bien ?" "Ben.... toi ca te plait peut-être mais moi pas plus que ca" et je n'arrête pas de rire. "Mais j'ai vu ça dans un film" ajoute-t-il, comme si c'était une excuse. "Dans un film, oui, mais là on est dans la réalité !"

Enfin, je m'estime heureuse. Je suppose qu'il a vu plus hard, le net regorgeant d'horreurs variées. heureusement, il n'a pas décidé de m'imposer une tournante, ou une quadruple pénétration anale !






lundi 16 avril 2012

Attends, j'ai un double appel !


Vous connaissez bien ce sentiment de frustration, n'est-ce pas ? Lorsque votre correspondant vous met en attente pour prendre un autre appel. Vous avez cru pouvoir dire, pouvoir être entendu, mais non, il faut attendre, une autre appel est plus urgent. Et puis, peu à peu, l'agacement et la gène augmentent : et si on vous avait oublié ? Si vous attendiez là, suspendu au bout du fil pour rien, juste pour être abandonné comme une merde ?

E. est maître dans cet art de la mise en attente. Vous me direz, il suffit de raccrocher.



Quand j'ai reçu son mail hier soir, après deux jours d'attente, ce fût pour lire l'éternelle litanie. Il m'expliquait toujours pourquoi nous ne pouvions pas encore nous voir. Je ne lui parlais plus de ce rendez-vous, moi. Rendez-vous qu'il m'avait demandé, que je lui avais octroyé, et qu'il me faisait désormais miroiter derrière toute une série d'impossibilités toutes plus grotesques les unes que les autres. Mais lui, invariablement, n'avait que ça sous le clavier. Quid de ma joie de venir vivre à Paris, par exemple ? Rien à battre.

La première des « évidences » pour lui était qu'il devait « en » parler à bobonne. Voilà, après 20 ans de bonne et déloyale infidélité, il devait expressément exposé à madame les tenants et aboutissants de tout cela, pour qu'elle comprenne dans le détail comment c'était d'une logique aveuglante au regard de son histoire (à lui), et de son enfance si douloureuse (à lui). Et comment elle avait joué son parfait rôle de cocue, s'intégrant merveilleusement dans son scénario (à lui). Sans toute cette transparence devenue indispensable, impossible de partager un café avec moi. Le café le plus cher de l'histoire !

La deuxième des « évidences », à laquelle j'ai donc eu droit hier, c'est qu'il y avait toute une série de questions auxquelles il devait d'abord répondre dans le cabinet de son thérapeute, dont : « quelles sont les motivations de Marionde ? » et « Marionde a-t-elle quelqu'un dans sa vie ? » E. pense suffisamment à la place des autres pour imaginer percer ces mystère en son âme et conscience, juste en observant de loin (dans le temps et l'espace) le rat de laboratoire que je suis. Un rat de laboratoire parle-t-il ? Répond-il à un questionnement sur ses motivations et sa vie affective ? Ah ! Bah non, hein.

Il était vraiment temps pour moi de raccrocher. La ratte en a sa claque, prend son baluchon, file un coup de tatane dans la porte de sa cage et file (en pétant à la gueule du laborantin, j'ten foutrais !).

J'ai donc rappelé à l'ignoble l'auguste personnage que ce putain de rendez-vous qui pue c'est lui qui l'avait quémandé, que c'était lui qui m'avait demandé mes disponibilités, et que moi, et bien j'en avait un peu rien à battre je pouvais m'en passer, attendu que j'avais obtenu (et bordel de merde, c'était au forceps) ce pour quoi je l'avais relancé : des excuses et la paix dont j'avais besoin pour venir vivre à Paris, à quelques kilomètres de lui, avec le risque permanent de lui tomber dessus. Et que même j'avais intérêt à tirer mes marrons du feu et mon cul de la bassine vite fait avant de remettre une tournée de guerre et de haine. Que y avait pas loin. Je le sentais à mon agacement grandissant. En conclusion, s'il voulait en rester là, ça m'allait bien, j'avais ma dose ce pour quoi j'étais venue, merci.


La réponse ne s'est pas faite attendre (pour une fois !). Ma qué ! Je crois que deux heures plus tard j'avais son mail ! Il fallait que je comprenne combien j'étais en lien avec son scénario, combien il avait besoin de démêler tout ça, le pauvre, et merci d'accepter d'en rester là. 
Bon, pas un mot pour moi, pour la personne unique que je suis, pour mes bons et loyaux services de manipulée pendant 3 ans, ni pour me dire adieu. Lui, lui, lui, toujours lui. Son scénario, sa psychothérapie, et le rôle de pièce de puzzle que je joue, au coté de sa femme, dans SON histoire, SON scénario, SA vie. 

Alors écoute ca, E.: la pièce de puzzle te dit merde ! La ratte te dit qu'elle est fière d'avoir profité bien plus que toi de ses 30 mois de psychothérapie, qu'elle est fière d'être qui elle est, et qu'heureusement qu'elle a travaillé sur la honte dans le cabinet de sa psy parce que sinon elle en crèverait d'avoir épongé ta queue et tes minables manœuvres pendant tant de temps.

Hi, hi, hi.... Voilà, ca fait du bien !

En lisant son mail, je n'ai pas échappé à une petite blessure d'amour propre. Monsieur pouvait donc se passer de moi si facilement ? Arg ! Mais c'était de bonne guerre, je venais de lui faire la même en plus grand.

J'ai ressenti aussi quelque chose proche du soulagement. C'était la porte de la cage qui s'ouvrait, avec derrière le soleil, et de multiples chemins sentant bon la nouveauté et l'air frais.

Mais j'ai aussi senti comme un vide. Un moment de panique. La peur de l'inconnu ? Non, pire que ça. La peur de ne pas trouver mieux. La peur de ne même pas mériter un autre laborantin pervers. Dans mon jeu de ratte, je pouvais me battre pour exister dans la vie de E., me battre désespérément pour ne plus être une utilité, je pouvais croire que dans cette lutte, et dans les soins sporadiques et peu délicats de mon laborantin, j'existais quand même. Je lâchais un combat épuisant et humiliant avec cette interrogation terrifiante : est-ce que je méritais d'exister pour autre chose, pour quelqu'un d'autre ?

Et s'il n'y avait plus jamais personne au bout du fil ?

samedi 14 avril 2012

Sauna avec G., partie 2 : j'ai failli dire "je t'aime"

La promesse, lors de mon billet concernant ma virée en sauna avec G., était de vous raconter la suite de cette après-midi là.

Mais voilà, j'ai revu G. plusieurs fois depuis, j'ai passé un week-end parisien quelque peu agité, et en plus j'ai une laryngite. Résultat, il y a des détails qui se sont quelque peu brouillés. Est-ce ce jour-là que G. m'a raconté  son passage au sauna aux horaires gais et qu'il m'a décrit comment il s'était fait sucer magistralement par K. ? Je ne suis plus si sûre. Enfin, je vais aller à l'essentiel, et expliquer comment, aussi étrange que cela paraisse, j'ai failli dire "je t'aime".

Après la séance précédemment décrite, nous avons, G. et moi, repris les mêmes activités un peu plus tard, après un jaccuzzi-café-clope-hammam. Comme je l'ai dit, les détails m'échappent un peu aujourd'hui, mais je me souviens du bien-être qui continuait de m'envahir peu à peu, après bien des moments de malaise, voire de panique intérieure. 

G. aime particulièrement me voir me branler pendant qu'il me caresse et me lèche. A un moment, il était agenouillé entre mes jambes, faisant des va et vient avec ses doigts dans ma chatte, pendant que je stimulais mon clitoris. Il regardait, observait autant que la chiche lumière du coin câlin le lui permettait. "J'aime quand tu te branles" murmura-t-il. Et tout en se masturbant lui-même de sa main libre, dans un râle, il poursuivit : "qu'est-ce que tu m'excites !" Je vois son visage changer au fur et à mesure que le désir et le plaisir montent, ses yeux qui cherchent à accrocher les miens, puis mon sexe, puis je ne sais plus trop quoi. Sa bouche qui s'ouvre et se ferme, ses lèvres qui tremblent. Et pourtant il ne m'abandonne pas, il continue de me caresser, de me faire du bien avec ses doigts. Moi aussi je sens que je vais jouir. Mais il me dit : "je viens, putain, je viens" et il éjacule sur mon ventre. 

Troublé par son orgasme, le mien est retardé. Alors je continue de me caresser, je descends mes doigts vers mon vagin pour y trouver ceux de G. et l'inciter a reprendre son mouvement. Je masse doucement mes petites lèvres et il s'extasie en observant à nouveau : "Ah ! Caresse ta chatte, j'adore !" et pendant qu'il s'occupe à nouveau de mon vagin je retourne vers mon clitoris. 

La queue de G. ne baisse pas l'étendard. Je la vois toujours gonflée, presque complètement tendue. Alors de ma main libre je l'attrape et le branle. Ce qui a pour effet de relancer mon désir. Sa queue, qu'est-ce que je l'aime.... La toucher, la branler, la sucer... Je peux enfin jouir, et je ne m'en prive pas. Mais cela semble relancer encore plus G. dont la queue se dresse désormais vraiment fièrement. Alors que je tente de reprendre mon souffle après mon orgasme, il a pris les choses en main et se masturbe. Il est accroupi au dessus de moi, et il s'avance. Il se redresse un peu et il est presque debout, un pied de chaque coté de moi : "tu m'excites trop ! Je vais gicler encore !". Il y croit à peine, je le vois à son air étonné. Et effectivement, il m'asperge les seins, éclabousse mes cheveux. Ce qui me fait rire. J'adore ! On s'amuse comme des chiens fous ! 



C'est dans le moment de tendresse qui suivi dans le jacuzzi que c'est venu. 

J'étais dans ses bras, scotché à lui. Il me caressait doucement le dos et les épaules, m'embrassait. On se souriait. Il me disait des choses douces. Par moment je ne l'entendais plus, étourdie, et un peu assourdie par le bruit de machinerie du jacuzzi. Je ressentais un bien-être total, rarement atteint. Je regardais ses yeux bleus immensément tendres. Et c'est là que j'ai senti du fond de mon ventre monter les mots "je t'aime". J'avais envie de lui dire combien je me sentais bien, combien j'éprouvais de tendresse et de gratitude pour lui. Et ce sont les mots "je t'aime" qui me sont venus. 

Mais je ne les ai pas prononcés, parce que je n'étais pas sûre d'être comprise. Je l'aimais là, à ce moment là. Je l'aime certainement même à d'autres moments, sans trop m'en rendre compte. Mais je ne l'aime pas pour le vouloir rien qu'à moi, je ne l'aime pas pour vouloir que nos vies changent, je ne l'aime pas pour qu'il quitte sa femme, je ne l'aime pas pour ne pas le quitter pour déménager comme c'est prévu. Je l'aime au présent. Je l'aime pour ce qu'il me donne aujourd'hui. Je l'aime sans vouloir autre chose que sentir cet amour quand il vient. Je l'aime sans projet.

Alors, pour ne pas nous emmener dans une succession de malentendus, je lui souris "je t'aime" plutôt que de le lui dire. Il me regarde, apparemment émerveillé : "tu as un sourire à tomber ! T'as les yeux qui brillent !" Oui, j'ai les yeux qui brillent du bonheur d'être là et du bonheur de l'aimer. C'est juste merveilleux.


jeudi 5 avril 2012

Anonyme nous raconte : une sauna pas comme les autres

Dès mon billet de présentation je signalais que j'aimais autant lire les autres que raconter mes turpitudes. 
Je suis très contente de pouvoir aujourd’hui mettre mon projet à exécution en publiant le témoignage d'un ami, qui veut rester anonyme.

Son texte arrive dans un timing remarquable, en contre-point de mon récit en deux parties au sujet de mon après-midi avec G. au sauna.

Anonyme lui aussi va au sauna (mais entre hommes), lui aussi était en petite forme quand il a passé la porte de la boite à cul, lui aussi.... Mais je vous laisse découvrir. J'espère que, comme moi, vous aimez voir, ou imaginer, les hommes entre eux. Moi, j'adore ! Rien que d'imaginer G. suçant une bite je me liquéfie. Sans parler du reste... Mais chut... Je laisse place à Anonyme qui nous raconte son histoire.



Un sauna pas comme les autres
Il est environ minuit quand j'arrive devant ce sauna gay parisien. C'est la deuxième fois que j'y vais, à celui-ci. Les palmiers, les dessins sur les portes, ah, que de bons souvenirs ! Pourtant, je me sens mal : des événements récents m'ont énormément perturbé, et je suis encore sous le choc. Contrairement à la première fois, je suis seul. Ce n'est pas un problème en règle générale (j'aime rencontrer des étrangers) mais là, je ne me sens pas d'attaque. J'aurais préféré avoir choisi mes proies avant d'entrer, pour que je n'aie plus qu'à me laisser aller à ce pour quoi je suis ici : profiter de corps d'hommes pour jouir d'un plaisir qu'un corps de femme ne peut pas m'offrir. Et cette envie est extrêmement forte, ce soir, mais je me sens fragile, vulnérable, faible, déprimé, bref, je ne me sens pas en condition pour vraiment prendre mon pied.
Mon passage au vestiaire me rappelle combien j'aime aller au sauna. Ca fait du bien de voir des hommes nus, ça mate bien, et une folle qui repart avec son copain me prend par la taille et m'embrasse en me souhaitant une bonne soirée. Sympa comme tout ! Ca remonte le moral... mais le reste ne remonte pas !
Et ce n'est pas mon passage dans le jacuzzi qui va le faire remonter. Je commence toujours par cet endroit, pour m'acclimater, mais en général, je préfère le hammam et le sauna pour choisir mes proies. Je veux juste me détendre un peu pour l'instant, mais lorsque les yeux fermés, je sens un pied effleurer ma jambe, ça me dérange : d'abord je ne me sens pas prêt du tout, puis les effleurements du pied, ça ne m'a jamais trop plu, et en plus quand j'ouvre les yeux pour me rendre compte de la laideur du type à qui je plais, je me sens encore plus déprimé. Je n'ai même pas envie de lui dire : "non, merci", il comprendra si je l'ignore. Mais il recommence, donc je sors, bien malgré moi. Je me dirige donc vers le hammam, me disant que c'est trop tôt, que je ne suis pas prêt. Je pars perdant : je me vois déjà me sentir paralysé, et si je ne peux rien faire dans le hammam, ça voudra dire que je ne ferai certainement rien de la soirée, que ce n'était pas le bon jour.
J'aime ce très grand hammam, avec plusieurs recoins. Je choisis de me poser dans un coin où il y a de l'activité : des hommes se masturbent. Et il y en a des beaux, parmi les branleurs et parmi les voyeurs ! En temps normal, au bout de cinq minutes, je serais allé caresser la nuque et le dos de l'un d'entre eux. Mais mon pressentiment se confirme : je mate, mais c'est tout. Et ça dure, ça dure... Je commence à me dire que finalement, j'adore cette chaleur, cette humidité, cette odeur typique de hammam, et que j'adore mater aussi. Que je n'aurai pas tout perdu, quoi. Quand je disais que je partais perdant... Un mec arrive, fait le tour et revient s'asseoir dans le même coin que moi. Je ne le vois pas très bien, il est à l'opposé et avec la vapeur... Je ne prête pas attention à lui, mais au bout de cinq minutes, je distingue un large sourire à mon égard. Je commence alors à m'intéresser à lui : il a l'air pas mal du tout, pas un sex-symbol mais plutôt bien foutu. Nous matons d'autres mecs, bien sûr, mais à chaque fois, nos regards finissent par se croiser. Le problème, c'est que ce petit jeu dure très longtemps. Je me sens bel et bien paralysé, les jambes repliées sur le banc, le dos et la tête contre le mur, le sexe désespérément mou. Et je ne me sens même pas la force de lui faire des sourires en retour, lui qui m'en fait plusieurs. Mais il va peut-être se décider, lui ? Il défait sa serviette, et je distingue une sexe très long au repos, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je commence à vraiment stresser : je n'irai pas vers lui, et si lui ne vient pas vers moi, ma nuit entière sera pourrie. Il se lève, mon coeur commence à palpiter. Mais il se dirige vers la sortie. Je ne peux pas le laisser passer sous mes yeux, je le veux, il est pour moi. Je me surprends alors à me précipiter pour le rattraper, je lui caresse le dos et l'enlace. Nous nous embrassons tout en nous caressant, je sens ma bite se déployer, et en la collant contre son corps, je sens que la sienne fait de même. Il m'empoigne et se met à me branler doucement, il me regarde droit dans les yeux, et son large sourire est absolument craquant. Pas un sourire lubrique, mais plutôt de la joie ou de l'amusement. Je me sens revivre. Une sensation de légèreté m'envahit, j'ai envie de m'amuser et je suis bien content de savoir que c'est avec ce mec mignon, joyeux et bien monté que je vais jouer. Je lui empoigne la bite de la main droite, j'ai un petit rire étouffé et je l'embrasse à nouveau avant de lui demander où il veut aller. Il me répond, avec un accent charmant : "je ne parle pas bien français". "Are you English ??". Génial ! Baiser en anglais, je n'avais encore jamais essayé.
Il veut aller dans une cabine. Très bien ! Nous prenons l'escalier qui monte au labyrinthe, je maudis ces foutues serviettes, je ne peux pas voir son cul. La première chose que je fais une fois la porte de la cabine fermée et les serviettes balancées ? Je me mets à genoux et admire son sexe au repos. Je n'en ai jamais vu d'aussi longs au repos en vrai, c'est magnifique. Je le caresse doucement, je vérifie avec ma main la taille de ses couilles (pas du tout proportionnelle, tant pis) et je commence à le lécher, puis à l'engloutir dans ma bouche tout en le branlant. J'aime le sentir durcir, même si je ne peux m'empêcher d'être quelque peu déçu de constater qu'il n'est pas énormément plus long en érection qu'au repos ("a shower, not a grower", me dis-je). Toujours est-il que c'est une belle bête, et que je ne peux m'empêcher de lâcher de morceau : "what a nice big cock !". Voilà, maintenant, je me sens vraiment chienne, et c'est à ce moment-là qu'il me relève pour m'embrasser et me masturber. Je lui lèche le visage, j'ai envie de le bouffer tout entier, j'adore sentir son crâne dégarni et ses cheveux ras sous mes mains. Il s'allonge, je fais de même, il se précipite sur ma bite pour la sucer, pendant que je le branle. Ahhh, la fellation, je ne pourrai jamais m'en lasser ! Il fait une pause, me branle pile poil comme il faut, puis commente l'épaisseur de mon sexe avant de se remettre à le sucer, mais en y allant bien à fond cette fois. Ah, c'est une bonne chienne, lui aussi. Nous nous suçons maintenant mutuellement, passionnément. Une petite déception : quand je tente de lui bouffer les couilles, la réponse est claire : "no, not my balls !". Encore un homme qui ne sait pas ce qu'il rate ! C'est tellement bon (l'un de mes défis, c'est de jouir un jour rien que par les couilles, en laissant ma bite en paix... je finirai par y arriver!). Il sort soudain de ma bouche pour se masturber en me disant : "I'm gonna cum, I'm gonna cum !". Je laisse mon visage bien près de lui et reçois son sperme en plein sur ma joue et mes cheveux. J'adore ça ! Il aura droit lui aussi à une éjaculation faciale quelques minutes plus tard. Nous restons allongés pendant longtemps, à nous caresser très tendrement, sans parler. Je suis un peu gêné par ce silence, je me demande tout à coup si j'ai été à la hauteur, si on va s'arrêter là, s'il va rentrer chez lui, s'il va continuer la nuit avec un autre que moi. Moi, j'ai envie de continuer avec lui. Mais j'ai surtout très envie de fumer. Je lui demande comment il s'appelle, quel âge il a. William, 38 ans. C'est la première fois qu'il vient ici. Il est arrivé après le dîner, a baisé avec un mec avant de me rencontrer, mais qui était trop brutal et qui, en gros, voulait juste le sodomiser. Mais lui ne me pose pas beaucoup de questions sur moi. Je flippe. Je lui dis que j'ai envie de fumer, il me dit que ce n'est pas bien, mais il me suit quand je descends au vestiaire pour prendre une clope. Il rentre aussi dans le fumoir avec moi. Il est magnifique, maintenant que je le vois dans une salle bien éclairée, je me rends compte que son visage exprime des choses qui me retournent. Ses yeux, sa bouche, son sourire, sa façon de s'adresser à moi font que je ne le perçois pas comme un simple plan cul.
Nous allons ensuite boire un verre. Dans le vestiaire, un mec qui repart et qui n'a pas pris sa conso comprise dans le prix d'entrée me donne son ticket. J'en fait profiter William. Assis sur les sièges qui surplombent le jacuzzi, nos verres à la main, nous nous parlons plus naturellement. Nous passons beaucoup de temps à nous embrasser et nous caresser tendrement. Nous nous avouons à quel point nous nous plaisons mutuellement, et pas que pour le physique. Nous avons tous les deux le sentiment de nous être bien trouvés. Nous nous ressemblons pas mal, en fait. Ce mec éveille ma curiosité, il ne doit pas être intéressant que pour le cul. Il est rarissime que je pense ça dans un sauna...
Nous décidons d'aller nous baigner dans la grande piscine entre les deux jacuzzis, piscine où il n'y a absolument personne. William y va en premier puis je plonge et passe entre ses cuisses pour m'accrocher ensuite à ses épaules en enroulant les jambes autour de sa taille. Tous les mecs assis autour de la piscine nous matent je me sens fier d'être avec lui, nous respirons la joie tous les deux. Mais il ne fait pas chaud, et nous allons dans le jacuzzi, où nous reprenons mes caresses. Quand il me dit : "Fuck ! You're rock hard !", je n'y tiens plus, je me mets face à lui, lui glisse un doigt dans le cul et commence à me frotter contre son ventre, jusqu'à ce qu'il me branle énergiquement. Nous nous faisons rappeler à l'ordre, pas de rapports sexuels dans les jacuzzis ! Très bien, direction sauna sec, alors ! Il est brûlant, génial ! Je m'installe sur le banc supérieur puis quand nous commençons à bien suer, je lui ordonne de descendre sur le banc inférieur et de me sucer. Difficile de dire ce qu'est le moment préféré dans la baise, mais en tous cas, je ne ressens pas mon érection dans un sauna sec de la même manière qu'ailleurs, et ce cocktail explosif entre la chaleur brûlante, la jouissance ressentie tout le long de ma bite et la vue et le toucher d'une tête dégoulinant de sueur et faisant le va-et-vient entre mes cuisses constitue une expérience incomparable. Après une nouvelle éjac faciale bien méritée, nous filons vite sous la douche bien froide. Puis une nouvelle pause-clope lui donne l'occasion de me demander comment on fait la différence en français entre "I love you" et "I like you". Il me dit alors qu'il m'aime bien. Ca me retourne. Je suis à deux doigts de lui dire : "but I love you", mais je ne suis pas totalement sûr de moi, et puis à quoi bon ? Il repart ce matin pour Londres, et moi pour ma province. Il justifie ce "je t'aime bien" en me disant qu'avec d'autres mecs, jamais il n'aurait mis les pieds dans un fumoir, lui qui est si anti-tabac. Bon, je me demande s'il m'aime bien ou s'il m'aime. Mais peu importe.
Nous voici à nouveau en cabine. Nous sommes tous les deux fans de branle et de suce. Nous nous en donnons à coeur joie. Mais je lui ai dit dans le jacuzzi que j'avais un trip particulier avec les couilles, alors il s'occupe bien d'elles, mais on voit que ce n'est pas un habitué. Je lui demande alors : "can I ask you something ? Can I eat your ass ?". Sa réponse est sans appel : "Oh, fuck, yeah, please rim my ass !!". Vu ses gémissements de plaisir, pas de doute, il jouit lui aussi du cul. Il me demande au bout d'un moment de le pénétrer. Grosse angoisse. Je ne l'ai fait qu'une fois jusqu'à présent, et j'ai aimé, mais sans plus. Mais surtout, vu qu'il a beaucoup plus d'expérience que moi, je ressens subitement l'angoisse de la performance. Lui qui s'est fait prendre des dizaines ou des centaines de fois, ne va-t-il pas être déçu par un débutant ? Bon, je prends du gel, j'enfile un doigt, mais au moment de dérouler la capote... la débandade !! Merde !! Il me rassure, ce n'est pas grave du tout, il est très bien avec moi même sans ça. Puis il me bouffe le cul à son tour. Je redécouvre l'intensité de ce plaisir, je ne peux réprimer mes cris, à chaque coup de langue. Pour jouir, je me retourne afin de lui arroser le torse. Il jouit sur mon ventre peu de temps après.
Pause-clope, bière, puis hammam. Nous nous embrassons et nous banlons mutuellement. Très vite, un mec vient à ma gauche, ma caresse et me suce. Puis un autre mec vient faire la même chose à William. J'adore cette sensation : nous sommes de vrais pachas, avec des hommes à nos pieds. Mais très vite, William se désintéresse de son suceur, qui repart. Nous nous levons ensuite pour repartir en cabine, et là, je lui demande si ça lui dirait un plan à trois. Dans l'absolu, oui, mais pas avec mon suceur. Je dis donc au-revoir à celui-ci. En cabine, j'arrive à lé pénétrer, mais au bout de quelques minutes, cette angoisse de la performance revient, et mes sensations diminuent. Je préfère ne pas insister, je me retire, et le m'excuse platement. Je me sens très mal. Il me rassure à nouveau, il se sent vraiment bien avec moi et il n'a pas besoin de se faire prendre pour être comblé. Et là, c'est parti pour environ deux heures de tendresse, de caresses, de baisers, de branle tout en douceur, jusqu'au petit matin. Nous sommes enfermés dans notre cellule, comme dans une bulle, nous ne sommes plus que tous les deux dans cette boîte, et c'est ce que nous voulons, sentant approcher la séparation.
A 5h30, après nous être rhabillés, nous nous quittons, et j'ai envie de pleurer. Je souffre de le laisser partir comme ça, sans aucun moyen de le joindre un jour, mais lui a l'air déterminé, et il a raison : tout va s'arrêter maintenant. Nous nous remercions pour cette formidable nuit passée ensemble. Dès qu'il disparaît de ma vue, mes larmes coulent, de fatigue, d'émotion, et peut-être d'amour.


mercredi 4 avril 2012

Sauna avec G., partie 1 : Etre à la hauteur ou ne pas être

Vendredi, j'ai quitté le boulot à midi, j'ai sauté dans un bus de ville, et j'ai déjeuné rapidement chez le chinois en face du sauna où j'avais rendez-vous avec G. 

C'est toujours avec un immense plaisir que je retrouve G. Mais vendredi, attablée devant mon riz cantonnais, je suis stressée, mal à l'aise. Je me prends la tête avec des stupidités : j'ai peur de ne pas être à l'heure, de ne pas manger assez vite pour être à l'heure devant l'entrée du sauna, de ne plus plaire à G., de ne pas être à la hauteur. Mais je suis à l'heure, je suis en face du sauna, G. me rejoindra ou il m'attendra quelques minutes. Ne plus plaire à G. ? Mais je lui ai toujours plu. Et être à la hauteur de quoi ? Quel exploit me demanderait-on ? Mais voilà, je me sens en retard, et donc pas gentille du tout, bien vilaine. L'épisode Longue Queue m'a remuée au point que je me suis réveillée terrifiée en pensant à lui dans la nuit de mercredi à jeudi, E. ne donne pas de nouvelles, c'est la panique. J'ai cinq ans tout à coup, dix peut-être. Je suis comme quand j'étais enfant, devant ma mère, petite et misérable, laide, sous son regard sans concession, sans bienveillance. Écrasée, nulle. 

Je retrouve G. au zinc du bistrot à coté du sauna, où il s'est installé en attendant que je règle mon addition. Que c'est bon ! Que c'est bon de retrouver ses bras, de l'embrasser sur les lèvres au milieu de cette brasserie pleine de gens dont nous sommes tout à coup le point de mire. Je suis fière de G., fière d'être dans ses bras. C'est bête, mais c'est bon. Il est beau, il est heureux de me voir et le montre. Il s'occupe de moi, me commande un café, s’intéresse à mon babil. Il lit attentivement un article de la presse locale où je parais en photo et que je lui ai fait photocopier, le commente de façon élogieuse. Je profite sans vergogne de ces instants si réconfortants, et si rarement dispensés dans la vie d'un homme. Ce soir il rejoindra une femme, la sienne, qui ne cesse de se plaindre qu'il ne s'intéresse pas à elle, qu'il ne l'encourage pas assez, qu'il ne la soutien jamais quand elle en a besoin. Et il reconnait qu'elle n'a pas tort. Mais là, tout de suite, je suis celle qu'il installe sur son trône de princesse. Que dis-je ? De reine ! Alors je ne boude pas mon plaisir !



Lorsque nous nous retrouvons avec G., même en sauna, nous nous suffisons l'un à l'autre. Pas de trio, pas d'échangisme, non, rien que nous deux. A deux, notre bulle est pleine, complète. Nous avons bien quelques projets d'ouverture, mais étrangement nous ne mettons rien en oeuvre pour les mettre à exécution. 

Je me sens un peu mieux, mais un sentiment d'imposture me poursuit. Est-ce que je mérite vraiment tout cela ? Ne vais-je pas tomber lourdement de mon piédestal ? Je sais que je me pourri la vie pour rien avec ces angoisses qui viennent des recoins les plus sombres de ma psyché. 

Après un moment de détente dans le jacuzzi (et de caresses parfaitement interdites dans le bassin), G. et moi nous calfeutrons dans un coin câlin. Je passe sur ma gourmandise qui me fait m'accroupir devant lui à peine la porte fermée pour laper et sucer sa queue. Je passe sur ses gémissements et ses commentaires satisfaits devant mon empressement. Je passe sur sa hâte à me coucher sur le matelas pour que nous nous allongions tous les deux et je passe sur nos soupirs enfiévrés rien qu'à nous sentir entièrement l'un contre l'autre. J'ai du mal à passer sur les cunnis à la fois gourmands et doux de G. Il me mange avec douceur, à pleine bouche, avec des mouvements enveloppants de la langue. Il n'est pas du genre à se mettre à m'aspirer les petites lèvres avec brutalité comme certains. Non, tout est caresse, douceur, sans pourtant être mou et vague. Je peux me laisser aller sur sa bouche, sans retenue, sans crainte d'une mauvaise surprise. J'aime quand G. me lèche. J'en rêve parfois la nuit, dans mon lit, solitaire... Et vendredi, ca tombait bien, il me devait un cunni royal, un bien goulu, avec annulingus en suivant. Je ne sais plus après quel pari. Et je ne sais plus lequel des deux avait gagné. Mais G. s'appliquât dans la réalisation de ce gage (le mien ? Le sien ? Peu importe !).
Avec G., il y avait autre chose en suspend. Quelque chose que nous n'avons jamais fait ensemble et avec lequel il semble mal à l'aise. Parce que je lui en avais parlé plusieurs fois, que je lui avais raconté comme tel ou tel m'avait sodomisée à mon plus grand bonheur, G. m'avait promis de combler ce désir. Il voudrait être le meilleur, celui qui réalise tous mes souhaits, tous mes fantasmes. Et je le sais un peu jaloux de ces hommes qui me donnent ce qu'il ne m'octroie pas. Il m'avait cependant avertie qu'il était loin d'être un habitué de cette pratique. Mais vendredi, je crois qu'autre chose s'est immiscé entre mon plaisir et sa réalisation.

La sodomie et moi, c'est une histoire à rebondissement. J'en parlerai probablement en détail une autre fois, mais, pour l'heure, il suffit de savoir que je ne suis pas de celle que les garçons ont envie d'enculer. Enfin, j'exagère un peu. Mais disons que dès que la confiance et la vraie intimité s'installent avec un homme, et que donc l'envie qu'il me prenne par le petit trou se fait plus intense, et bien le monsieur a envie de tout ce qu'on voudra sauf de ca ! 

Et donc, vendredi, dans la cabine du sauna, G. me demanda de me retourner. Il écarta mes fesses et, à genoux entre mes jambes, il me gratifia d'un langoureux annulingus, tout aussi chaud, humide et doux que son cunni. Plusieurs fois je cru qu'il s'arrêtait, mais c'était pour reprendre de façon plus intense. Il y fourrait un doigt ou deux, puis reprenait d'une langue curieuse, perforante, insinuante. C'était troublant. Les sensations physiques étaient renforcées par cette image parfaitement osée de la langue de G. fouillant les recoins les plus intimes, les plus inavouables, de ma personne. 

Je ne sais pas à ce moment là si G. a décidé de passer à l'acte en ce qui concerne la sodomie. Je me laisse juste faire, avec délice, avec impudeur, m'offrant à sa bouche et à sa gourmandise. Quand il attrape un préservatif et me fait me mettre à quatre pattes, je ne sais toujours pas ce qu'il a décidé. Levrette tradi ou sodo ? Je le laisse faire, impatiente de savoir, peut-être moi-même incapable de décider de ma préférence. Et ce fût... la bérézina, la débandade, la première panne de G. depuis que je le pratique. 



Lorsqu'il m'a chuchoté : "retourne-toi, je préfère te voir, j'aime te voir", j'étais à la fois déçue, heureuse et inquiète. Oui, Marionde ne recule devant aucun mélange !
J'étais déçu qu'une fois encore je doive m'asseoir sur une bonne sodomie (excusez l'image peut-être mal choisie, mais elle m'amuse). J'étais flattée de repérer chez G. cette incapacité bien connue désormais, et que je pourrais résumer par : "une femme qu'on aime heu... estime  enfin, il y a certaines femmes qu'on encule pas, quoi". Mais j'étais inquiète de retrouver ce symptôme chez G. Symptôme de sentiments bien mal placés compte tenu de sa situation d"homme en couple", et qui me rappelait ma douloureuse histoire avec E. Lui, non seulement ne m'a jamais sodomisé mais c'était jusqu'à la levrette qu'il ne pouvait supporter avec moi. Lui aussi voulait me voir, ne pas quitter mon visage des yeux, nous sentir enfermés et bien proches dans notre bulle.

Bien sûr, il n'était pas question pour G. de me laisser ainsi, chaude comme une baraque à frites, sans s'assurer de ma satisfaction. Et j'ai eu droit, pour la deuxième fois de l'après-midi, à un bruyantissime orgasme sous sa langue. Oui, une ellipse habille m'a fait taire le premier, c'est que je ne voudrais pas vous lasser. Les curieux pourront relire le billet et ajouter un orgasme au moment du cunni, avant l'annulingus.

Dans le moment de tendresse qui suit, G. me dit sa confusion de ne pas avoir assuré pour la sodo. "J'ai toujours tellement peur de ne pas être à la hauteur !" me confie-t-il. Alors je lui dis qu'on en est tous un peu là, je lui explique mon malaise du début d'après-midi, ma peur de ne pas être à l'heure, de ne pas assurer, de ne pas être telle qu'il m'attend, de ne pas être assez bien. Et ce qui reste de crainte, de sensation de mal être, disparaît dans mes mots, est absorbé par cette confidence. J'espère qu'il en a été de même pour lui. Les mots, je ne connais pas meilleur pansement de l'âme qui souffre. 


Bientôt en ligne : "Sauna avec G., partie 2 : j'ai failli dire "je t'aime"