jeudi 24 mai 2012

Dormir avec


Jeudi de l'ascension, j'ai reçu la part mâle d'un couple avec qui j'ai couché il y a presque un an. La dame partant quelques jours en famille, elle prêtait son mari à qui en voulait durant son absence. Elle m'avait précisé au téléphone que tout était permis, sauf « dormir avec », chose de toute façon in-envisageable pour moi.
En effet, je suis incapable de dormir avec un plan Q. Je me suis retrouvée coincée quelques fois, et je passe alors des nuits affreuses. L'angoisse est telle que ça me ballonne terriblement si bien qu'à chaque fois que je sombre dans les bras de Morphée je suis réveillée par le bruit de mes flatulences (glamour, n'est-il pas ?). Quand, terrassée par la fatigue, les yeux sortant de la tête, la migraine affleurant sous mes sourcils, le cerveau retourné, je fini par dormir par paquet de dix ou quinze minutes, il n'est pas rare que le jour perce déjà.
Donc, le jeudi de l'ascension, j'avais préparé le petit lit dans le bureau. Je comptais m'y réfugier en tant que de besoin.

Mais lorsqu'il s'est agit de fermer la lumière, le monsieur a exigé que je tente de dormir avec lui, contrevenant aux consignes de madame et à ce qui avait été convenu. Lui rappelant ses engagements, il prétendit avoir arraché le droit de dormir avec moi avant le départ de sa femme. J'ai eu beau lui dire que je n'allais pas fermer l'œil, il s'installa dans mon dos, m'enferma dans ses deux bras, et me demanda d'essayer. Je n'avais alors plus la force de me battre contre cet énergumène qui avait passer la soirée et une partie de la nuit à m'assaillir de ses désirs et autres fantaisies (au nombre desquelles il avait évoqué la possibilité de baiser sans capote !) et j'avais, de surcroit, un débat en cours avec moi-même que je voulais poursuivre.

Alors, allongée dans le lit, le monsieur collé sur le dos, ligotée dans ses deux bras, je me mis à tourner et retourner dans ma tête le dilemme qui m'habitait depuis la veille. J'étais encore sous le coup de l'accusation d'égoïsme de G. Alors qu'il me semblait que c'était lui qui avait fait preuve d'une égocentrisme choquant, il me reprochait de ne pas prendre en considération ses petits problèmes d'intendance d'homme en couple aux trop rares moments de liberté. Quoiqu'il en soit de la réalité des égoïsmes comparés, l'épisode qui nous avait conduit a notre première discorde m'invitait plus que fermement à voir notre relation sous un jour nouveau.

J'avais cru que notre relation était un peu plus qu'un plan Q qui se décommande comme on décide de ne finalement pas aller au cinéma pour préférer un pot en ville. Visiblement, pour G., il en allait tout autrement. Je me torturais donc pour décider d'une attitude à adopter, partagée entre mon envie de rompre, blessée que j'étais au plus profond de moi, et mon envie de lui, de le voir encore, aussi souvent que possible. Je considérai, dépitée, qu'aucune fois je ne lui avais fait faux bond, que j'avais toujours été présente pour lui, même quand ses disponibilités ne m'arrangeaient pas, même quand ses créneaux nous comptaient chichement les minutes. Encore une fois, j'avais l'impression d'avoir donné sans mégoté, et que le retour était décevant. Comment donner avec parcimonie, comment, en quelque sorte, m'économiser pour éviter, inlassablement, de me consumer dans le dépit et l'aigreur ? Comment, désormais, limiter mon investissement quand je faisais tout cela sans y penser, parce que je suis ainsi. Comment être soi (car c'est important d'être soi, d'être naturelle, sans calcul) sans trop donner de soi ?

N'arrivant que médiocrement à arrêter la voie à suivre, et sentant bien que ce n'était pas à 3h00 du matin cette nuit là que j'y arriverais, je me dégageai doucement de l'étreinte du monsieur que j'avais en garde et filai m'installer dans le bureau où je pu m'assoupir confortablement durant... pas longtemps. Car, dès 6h00, je senti une main caresser mon dos. J'ouvrai les yeux et la première chose que je vis était le sexe dressé du monsieur priape. Je le renvoyai à son lit, et replongeai d'heureux chef dans le sommeil.



Le lendemain, une conversation sur le net avec G. mis fin à mes tortures psychologiques. Toute réflexion faite, avec le recul, il endossait tous les torts. Non, je n'étais pas égoïste. Oui, il avait poussé le bouchon et avait oublié de trier l'essentiel du plus accessoire.
Je me félicitais d'avoir été capable d'exposé mon point de vue fermement mais sans esclandre, sans accusation. Et de lui avoir laissé le temps de la réflexion.

Cependant, un peu d'amertume me restait au fond du cœur. Je me serais bien passé de vivre cet épisode de remise en question de moi, et de nous. Amertume qui fut dissoute en une soirée et une nuit.

Samedi, profitant d'un gros mensonge, G. vint me rejoindre pour passer la soirée avec moi et quelques amis. Et après avoir roucoulés comme pigeons en amour au restaurant, puis au sauna, G. est venu passer la nuit chez moi.
Averti qu'il était de ma phobie du « dormir avec », il me demanda s'il devait sortir son duvet de la voiture. Inutile, la maison fourni le linge de lit, et puis j'avais mon idée. Lorsque je lui indiquai qu'il pouvait s'installer dans mon lit pour la nuit, je lui demandai : « je peux dormir avec toi ? »

Cette nuit là, c'est G. qui a pris un peu la poudre d'escampette. Je m'endormais dans ses bras, la tête sur son épaule, mais il me fit glisser pour s'enrouler en chien de fusil. J'ai dormi tranquillement et profondément à coté de lui.

lundi 21 mai 2012

Scènes de la vie ordinaire : scènes 2 à 7


Scène 2 : Au sauna, je me montre ce soir là plus entreprenante que d'habitude. Souvent, je laisse venir les mâles à moi, et je sélectionne sur le plumage et le ramage, mais je suis rarement offensive, reste de mes puissants complexes quant à mon poids.
Ce soir là, je me sens extrêmement bien, et je décide immédiatement de ne pas laisser passer le jeune homme que je repère à mon arrivée dans le jacuzzi, assis à coté de moi. Moins de 30 ans, une visage lisse et aux traits raffinés, les cheveux un peu longs. Il me dévore des yeux, comme tous les autres hommes présents alors dans le jacuzzi. Je lui souris, trop timidement à mon goût. J'aimerais avoir plus de culot. Mais qu'importe, les travaux d'approche sont lancés. Ne croyant pas trop en l'aubaine, mon objectif me répond d'un pale sourire hésitant.
Je passe sur les échanges de sourires, l'échappée vers les douches, le sauna où nous nous sommes entassés avec les autres hommes qui nous avaient suivis à la trace, le verre au bar où, enfin, mon objectif tente une approche physique, du bout du pied sur le mien.
Nous nous isolons dans une cabine et ce garçon va littéralement plonger sur moi et me manger l'entre-jambe et l'entre-fesses, tout en grognant et couinant de plaisir. D'ailleurs, il s'exprime beaucoup, accueillant toutes mes caresses par des cris d'extase. Il donne l'impression de vivre un moment d'exception. Il est empressé, trop même, et je dois à plusieurs reprises lui demander de doser son ardeur : j'ai besoin de sentir les choses se développer progressivement. Dans le même temps, la fougue de ce garçon beau comme tout flatte mon égo. Il me murmure : « désolé, vraiment désolé, mais ca fait si longtemps ! » avant de replonger se tête entre mes cuisses. Lorsque, repus tous les deux, nous échangeons quelques mots sur qui nous sommes je lui demande : « et... Ca fait combien de temps alors ? » Il bredouille vaguement quelques mots incompréhensibles, puis dit : « non, mais c'est pas ca que j'ai voulu dire... Je sais plus ce que j'ai voulu dire ».

Scène 3 : rendez-vous au sauna parisien avec une petite bande de connaissances. Je retrouve A., croisé plusieurs mois auparavant dans un autre sauna. Je me souvenait d'un rapport un peu brusque, durant lequel nous n'étions pas très synchrone. Mais ce jour-là, tout se passe à merveille, et nous nous câlinons durant de longues heures. Je ne me souvenais plus que sa queue était si petite. Et lorsque je lui demande de mettre un préservatif pour me sodomiser après un annulingus très excitant, il me glisse à l'oreille : « non, c'est pas ce que je voulais faire, tu n'es pas assez préparée ». Je ris et lui fais : « tu crois ? » Il se trompait, et il s'en est rapidement rendu compte.




Scène 4 : Un autre soir au sauna près de chez moi. Un homme très méditerranéen, au nez busqué, à la peau foncé et au yeux de braise veloutés de longs cils, m'aborde dans les douches. C'est la première fois qu'il vient ici, les lieux sont sympa, n'est-il pas ? Après une approche plus physique dans le jacuzzi, nous tentons de trouver une cabine, mais l'heure est à l'affluence, pas un coin de disponible. Alors je prends la main de l'homme et je l'emmène dans le salon marocain, ouvert à tous les regards. Ce qu'il veut avant tout, cet homme, c'est me lécher. Il s'agenouille devant le canapé, à mes pieds. J'écarte largement les jambes, un pied sur le canapé, l'autre sur la table basse et offre ma chatte à sa langue gourmande.
Il y a beaucoup d'hommes seuls ce soir-là au sauna et notre petite exhibition suscite des convoitises. Je vais repousser plusieurs mains, plusieurs queues, jusqu'au moment où j'ai envie de profiter de la bouche de l'homme. Alors je laisse venir un tout jeune homme, déjà vu plusieurs fois au sauna, et qui régulièrement me dévore des yeux, me suis dès qu'il peut en tentant de me frôler. Il me caresse les seins, timidement au début, puis plus franchement. Il m'embrasse et j'entends son souffle précipité. D'autre hommes se pressent pour profiter du spectacle. Le jeune garçon fait écran de son corps, s'arrange pour décourager les plus téméraires d'un geste, ou d'un regard assassin. Mais au bout de quelques minutes mon méditerranéen se lasse de tant de regards, tant de mains et de sexes dressés, et il m'entraine vers une cabine enfin disponible.

Scène 5, 6 et 7 : G. G. au sauna, G. chez moi, G. au cinéma... Je vois beaucoup G. en ce moment. On a même réussi à avoir notre première querelle de... heu... Notre première différent quoi.

lundi 7 mai 2012

Ma Folcoche


Je n'ai pas vu ma mère, ni aucun membre de ma famille, depuis bien longtemps. Presque deux ans pour elle, plus longtemps encore pour mon père et ma sœur. Les autres, je ne les vois même plus à tous les enterrements. On meurt peu de toute façon. Et en petit comité assez souvent. Quand aux mariages, je n'y suis plus invitée depuis plusieurs décennies.

J'en ai une honte secrète. Je porte en moi cette anormalité, cette monstruosité d'être un humain sans attache, sans petit monde protecteur. Une petite voix me dit tout au fond de moi que je dois être bien vilaine pour être ainsi punie, que je dois être bien intransigeante pour ne même pas supporter leurs appels téléphoniques, de plus en plus rares à mesure que je réponds de moins en moins. Pourtant, les monstres, c'est eux.

Et c'est surtout elle. Ma mère.




Nous avons, elle et moi, un échange épistolaire depuis plusieurs mois. L'échange s'étire péniblement puisqu'il lui faut des semaines, et même des mois, pour me répondre, le plus souvent à coté. Rien que d'écrire ca, j'ai envie de lui écraser la gueule sur son clavier.

Son dernier mail est, comme les autres finalement, un modèle du genre. Elle me dit qu'elle a toujours su que j'avais eu une enfance malheureuse, entre une mère rigide et un père psychologiquement incestueux. Ce sont ses mots. Et elle ajoute «tu essayais d'attirer mon attention par l'agression, je savais que tu recherchais de l'affection, mais que dire quand une gamine de 8 ans dit à sa mère: "je ne comprends pas que papa ai pu t'épouser moche comme tu es"».

Mon père était peut-être incestueux. Mais niveau relation incestueuse ma mère n'était pas en reste. Probable qu'ils se sont bien trouvés sur ce terrain. Ma mère, je sais qu'elle aime la sodomie depuis que j'ai 12 ou 13 ans. Je sais qu'un tel était « monté comme un âne ». Que mon père était un bon coup et qu'elle l'a menacé de se masturber s'il ne la baisait pas plus souvent. Que tel autre ne se décidait paresseusement qu'une fois tous les deux mois. Etc.. Elle trainait la motte à l'air dans la maison, a couché avec au moins un de mes copains lorsque j'étais ado, et se vente encore aujourd'hui de coucher avec des hommes de mon age, tout en faisant remarquer que je ne dois pas connaître l'extase avec ces jeunots mal dégrossis. Je me garde de lui dire que de 25 à 60 ans mes amants me donnent régulièrement satisfaction.

Tout cela n'est pas un détail, mais ca n'est pas nouveau pour moi. Non, la nouveauté, c'est d'apprendre qu'elle a toujours su que j'étais malheureuse et que, et bien, elle n'y a pas remédié. Mieux : encore aujourd'hui elle se demande ce qu'elle aurait bien pu faire. Une petite fille – sa fille - demandait de l'amour, de la tendresse, de l'attention et, ma foi, que vouliez-vous qu'elle y fasse ? La nouveauté, ca n'est pas que j'ai eu une enfance merdique, une adolescence similaire et mon age adulte en partie dévasté. Non. La nouveauté c'est que ma mère savait, et qu'elle m'a laissé au fond de mon trou, en toute connaissance de cause. Elle tente même de refermer le couvercle sur ma tête aujourd'hui, avec son mail froid, ses phrases nettes et sans appel, sans un mot de regret, sans un mot réparateur.

Maman, je te pisse à la raie !



mercredi 2 mai 2012

Scènes de la vie ordinaire : scène 1

Difficile de suivre le rythme. Je pourrais écrire trois billets différents, avec quelques évènements de ces jours derniers. Sans compter l'article sur le plaisir féminin qu'on m'a réclamé, et que je souhaite écrire, parce que rayon plaisir, j'en ai à dire, vu que je reviens de loin, de l'enfer intime de l'anorgasmie. Qui l'eut cru ? Hum ? Ne répondez pas, je vois d'ici quelques mâles prêts à répondre doctement que, eux, ils l'avaient bien pressenti. Ce doit être les mêmes avec qui aucune femme n'a jamais simulé !  

Scène 1 : 

Samedi, toujours sous l'effet tour Eiffel, je décide d'envoyer un mail de remerciement pour cette merveilleuse visite à C. (maintenant, je connais son prénom, il était noté sur sa carte de visite, avec son nom, ses coordonnées et sa fonction exacte à la tour. De quoi filer des complexes à moins avertie que moi). 

J'ai conscience de me précipiter là où je devrais prendre mon temps. Je devrais attendre de sortir de l'effet tour Eiffel, être certaine de ne pas confondre l'homme et le monument, l'homme et la fonction prestigieuse. Mais un mail de remerciement, c'est la moindre des choses, n'est-ce pas ? Non, ma fille ! Tu l'as déjà remercié abondamment hier, et ca engage à reprendre contact avec ce monsieur, séducteur de mes deux, semble-t-il. Rhoooo ! Mais tais-toi, t'es pas drôle !
Bon, donc, le débat étant clos, j'envoie un mail à C. Et au moment où je lis avec un mélange de désappointement et de soulagement le mail automatique m’annonçant qu'il était absent du bureau pour cause de vacances jusqu'au 8 mai inclus, tout en comprenant pourquoi il avait précipité les choses avec la visite VIP de la tour Eiffel, tant plus d'une semaine sans contact pouvait signifier l'oubli définitif, il me sonne sur le chat du site de cul. 

Il vient de lire mon mail, il est bien aise de mon contentement, mais je le vaux bien, et d'ailleurs je suis dotée d'un charme inoubliable, mon sourire est "à tomber", il aurait tant aimé pouvoir me dire au revoir encore plus tendrement, et je serais son "rayon de soleil" durant ces vacances qui, apparemment, et je ne creuse pas, ne s'avère pas des plus excitantes. Je l'imagine déjà mesquinement chez la belle doche, vieillarde décatie à moins qu'il n'ait épousé une jeunesse, avec madame, en Bretagne profonde en ce mois de mai pluvieux, gniarc, gniarc... 

Difficile de ne pas répondre à son emballement. Je me retiens de lui dire mon dépit de ne pas pouvoir le toucher revoir là, tout de suite, de ne pas pouvoir vérifier sous 48h00 que la tour Eiffel qui se planque dans son caleçon est de taille à me satisfaire autant que la vraie. Je lui avoue en revanche que ses photos sur le site ne lui rendent pas justice, et que IRL sont plumage se rapporte à son ramage, mais j'évite soigneusement de partager avec lui mon envie persistante de me blottir contre lui depuis que j'ai senti son bras enlacer mes épaules pour m'aider à repérer le Sacré Coeur, là haut, au troisième étage et demi...

Je me sens sur un vélo sans frein, les talons crissant sur le macadam pour stopper l'équipage. J'espère juste pouvoir arrêter la course avant le gouffre qui consisterait en l'impression chez ce chasseur d'avoir prise faite. 

Rendez-vous est pris. A son retour nous reparlerons de tout cela, et d'une revoyure lorsque je serai enfin parisienne. Soit, oh ! Dans trois mois à peine... Me prend-il vraiment pour une tourte ? Croit-il vraiment me faire croire que nous allons papoter sur le net comme deux meeticiens empotés pendant des semaines et pendant des mois pour, enfin, coucher ensemble une unique fois ? Car, et il ne le sait pas encore, c'est bien cela que je vais lui proposer. Il est marié, ce sera donc un one shot. A nous d'en faire quelque chose d'aussi inoubliable que la visite VIP de la tour Eiffel... A vous, je peux le dire, cela me fend déjà un peu le coeur d'imaginer que je ne le reverrai plus, après un rendez-vous unique et forcement exceptionnel. Mais à vous je peux le dire aussi : il m'arrive de faire des exceptions. Mais Chuuuut...