Je déteste Noël.
Chaque année cette fête familiale et consumériste (déjà deux bonnes raisons pour me la faire détester) me ravie la vedette : mon anniversaire le 23 décembre est toujours passé inaperçu, ca fait chier de se taper la cloche la veille du réveillon, et on a plus ni un rond ni l'envie de me faire un cadeau.
Mais joie, félicité, bonheur nirvanesque, il est des cadeaux qui arrivent plus tôt, et qui ne coûte pas un rond.
J'étais tranquillement à l'expo "Bêtes de sexe" au palais de la découverte, devant un panneau titré "Et la monogamie ?" (le titre exact, je l'ai oublié, mais c'était le thème. Où on apprend que, théoriquement, certains animaux sont monogames mais que l'infidélité est monnaie courante même avec cette combinaison), j'étais donc en train de lire que nombre d'animaux monogames choisissaient une "épouse" pour ses qualités maternelle et une "maîtresse" pour la qualité de ses gamètes, quand mon téléphone vibra. C'était un mail me signifiant un message sur mon blog. Le temps que je finisse l'expo, il y en avait un deuxième et dans le métro j'en consultais un troisième. Tous de E.
J'y lis, sans trop besoin de traducteur, que je vois les choses à ma manière (et donc vraiment particulière, pour ne pas dire tordue) et que ma sincérité pourrait être questionnée. Ma foi... C'est bien possible, après tout, mais cette vision particulière des choses m'a permis mieux qu'une autre de me sortir d'une relation perverse et destructrice. C'est à peu près la seule chose qui compte à mes yeux. Chacun a sa vérité, la mienne m'aide à vivre au lieu de me pourrir l'existence. Je préfère encore continuer à me tromper.
Mais, je suis bonne fille, si E. veut faire entreprise de reconstruction de son image mise à mal (car, à quoi rime donc ce harcèlement sinon ?), il a porte ouverte ici. Qu'il m’envoie donc un beau texte à ma gloire et je le passerai en texte d'invité.
Mais qu'il ne compte pas sur moi pour pleurer sur le "pauvre E.", pour reprendre ses termes. Des larmes, j'en ai tant versé sur notre relation que j'ai désormais l'oeil sec en ce domaine, et que je garde ma pitié pour moi.
E., quand tu veux. Mais n'oublie pas l'esprit de Noël.