vendredi 2 novembre 2012

Prends ça, c'est franco de port

Cette après-midi, j'ai fait la queue plus d'une heure trente au musée des arts et métiers pour aller voir une exposition sur les robots. 
Tranquillement installée à la queue le leu, de la musique dans les oreilles, un bouquin en main, tout était dans le meilleur des mondes (celui d'Huxley, surement), surtout que j'avais décidé de me faire la totale : expo et salon de thé.



Mais, en sourdine, il y avait un évènement de la veille. Et de temps en temps, la toile de fond prenait le pas sur le motif. Mes yeux perdaient le fil, mon esprit ressassait. Et j'en étais a repasser le film, à me demander : "et quand il t'as relever ta jupe, dans l’ascenseur, pour voir si tu portais une culotte, se forçait-il ? En fait, il a fallut que tu insistes sur cette histoire de culotte pour qu'il daigne aller vérifier. Alors que tu sentais une onde de désir monter entre tes jambes, électriser ton ventre, contracter ton vagin, en sentant l'étoffe de ta jupe remonter centimètre après centimètre, puis ses mains venir te tâter, était-il juste ennuyé ou carrément dégoûté ?", "et quand il s'est jeté sur le lit pour te bouffer la chatte, se forçait-il ?"

J'avais les yeux qui picotaient encore de la veille, ce qui me mettait déjà en rage, et je n'avais pas l'intention de ressembler à un panda en visite au musée. J'arrivais à ne pas pleurer, mais les images de la veille et de la soirée de l'avant veille me pilonnaient le cerveau. Et alors un millier de chevaux ont débarqués dans mon ventre, broyant mes viscères. Non, pas question de vomir là, encore moins me vider par l'autre bout. Les efforts que je faisais pour rester digne, résister à la douleur et à la nausée me sciaient en deux, pendant que je gardais la tête plongée dans mon bouquin. J'aurais aimé m'asseoir mais le seul banc à proximité était trempé.

Je fini par fermer mon livre, que je ne lisais plus, et fit mine de m’intéresser aux gueules des gens dans la queue. Je respirais par le ventre, lentement, espérant que cela calme ma débâcle. Je serrais les fesses, priant pour que mes intestins ne me lâchent pas totalement. Le moins qu'on puisse dire c'est que je ne suis pas coutumière du fait. Mais que cela s'est reproduit depuis, jusque devant mon clavier pour écrire ce billet, chaque fois qu'aujourd'hui j'ai évoqué ces moments passés avec L. en me posant cette question qui me détruisait : "Et là, s'est-il forcé ?"

Car L. ne sait pas dire non. Ni "j'y réfléchirai", encore moins "pas cette semaine, je te tiens au courant". Il a fixé un rendez-vous alors qu'il n'en avait pas envie. Et je n'ai pas eu besoin de longues explications pour comprendre ce qu'il avait ressenti, ce sentiment de piège, cette impression de contrainte, de ne pouvoir s'échapper. Sauf que là, de façon renversée, j'ai tenu le rôle du geôlier, le rôle du salaud qui mène son mouton à l'abattoir. Et ca m'est insupportable. 

L'expo sur les robots n'est pas des plus réussie, le financier avec sa boule de vanille était très correct, le thé Mariage Frères parfait.




1 commentaire:

  1. J'ai du mal à saisir qui est ce L. va falloir que tu me racontes ça...

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