vendredi 23 mars 2012

C'est pas mieux que si c'était pire

Payer 48 euro par semaine pendant deux ans et demi un psychologue rien que pour vous démêler les boyaux de la tête n'évite pas les erreurs. Ni les défis au sens commun. En revanche, ca aide beaucoup à trouver tout cela parfaitement formateur.



Avant hier, dans un accès de générosité universelle, de désir de réconciliation des humains et des peuples, j'ai  envoyé un mail à un ex où je lui annonçais en substance que je ne lui en voulais plus, que je désirais faire la paix (avec moi-même pour commencer) et je lui exposais ensuite tout ce qu'il m'avait apporté, ce merveilleux homme. J'insistais sur le fait que je n'attendais rien, que lui dire tout cela me suffisait. Mais j'acceptais, des mois plus tard, sa proposition de le revoir une unique fois pour échanger des nouvelles, si tel était toujours son voeu. Il faut dire qu'à l'époque où il me l'a proposé, je lui ai vomis un torrent de haine qui lui a coupé tous ses effets.

J'imaginais bien que recevoir un mail de moi, au boulot, un an après qu'il m'aies jeté comme une merde, ca devait avoir un petit coté évènementiel. Mais j'étais loin du compte. Moi qui m'attendais à une non réponse, ou à un mail dégueulasse, du genre "bien reçu, qu'est-ce que tu veux que ca me foute ?", j'ai reçu un mail le lendemain même (oh !) m'expliquant qu'il avait les larmes au yeux en plein bureau (ah !), que c'était inouï le bien que mon mail lui faisait (gloupsss) et qu'il m'avait écrit un mail d'excuses mais qu'il ne me l'avait jamais envoyé (ah ! merde ! putain ! envoies !). Dans l'émotion du sublime, emporté par la joie de cet instant de grâce, le mouchoir pompant ses larmes de bonheur sous ses yeux rougis, il me promettait une réponse bien plus détaillée pour hier ou ce matin.

Est-il besoin de dire que j'attends toujours ? Avant hier je lui écrivais que je n'avais plus envie de le démolir, de lui ravager sa vie, et que je lui souhaitais tout le bonheur du monde (c'est qu'on ne mégote pas chez Marionde, qu'est-ce que vous croyez ?) et ce soir j'ai envie de lui botter le cul coté éperons. 

J'ai eu un peu de mal à voir l'intérêt de tout ca, au premier abord, à voir apparaître sur le brouillard de cet imbroglio à la con la leçon psychologique à tirer de cet épisode tragi-comique. Mais les difficultés ne me font pas peur ! Voilà le leçon du jour : il faut que je me contrefoute des bouses que je laisse derrière moi,  rien ne sert de vouloir laisser place nette pour continuer d'avancer,  l'impression de désastre il faut vivre avec, il faut cesser de croire que l'on peut réparer quoi que ce soit. Et que le cul lui pèle !

post-scriptum : m'étonnerait qu'on en reste là. Il va finir par me répondre. Je vais donner dans l'aigre. Il va m'accuser de l'agresser. Je vais l'écraser de quelques bons mots bien vexants. Ad libidum...



1 commentaire:

  1. Peut-être que la morale judéo-chrétienne continue de nous faire agir malgré nous, car quel besoin d'essayer d'épurer - et se faire pardonner - une histoire ancienne qui a laissé bien des traces?
    Peut-être aussi cette pensée (fausse!) que les mots peuvent tout exhausser.
    Mais quelle tentative louable!

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