vendredi 15 février 2013

Avis de recherche


Je me rends bien compte que je vous ai un peu arnaqué sur les bords.

J'ai créé ce blog pour vous raconter mes turpitudes sexuelles et, finalement, je n'ai, dès lors, eu de cesse d'arrêter mes activités.
Que n'ouvrais-je ce blog à ma grande époque ?! Quand je faisais le trajet entre Orléans et Paris juste pour une après-midi en club, un jour de grève presque totale (il y a de la chance pour la canaille : j'ai attrapé des trains, à l'aller et au retour, dans des délais inférieur au quart d'heure. A faire pâlir les pauvres voyageurs qui moisissaient dans les wagons depuis des heures, suants et éructants pendant que je me pavanais dans ma tenue de libertine, fraîche, détendue et les joues roses).

Mais, tout passe, tout lasse. Je n'ai plus envie de parties de jambes en l'air dans des saunas avec des inconnus dont le prénom ne me semble pas nécessaire. J'ai encore moins envie de me colleter à des hommes dans des rendez-vous à deux. Je m'y ennuyais finalement, dans le meilleur des cas. Dans le pire je m'amourachais de types improbables, jusqu'à mon écœurement.

Je tripote parfois les poils qui désormais poussent sur ma chatte. Je suis curieuse de voir ce que cela donnera quand ils seront à bonne taille, une taille courante disons. Je suis curieuse de les voir boucler comme il y a plusieurs années, avant que je n'adopte le ticket de métro puis l'épilation intégrale. Je les regarde pousser comme j'ai regardé pousser mes cheveux ces dernières années, après avoir eu des coupes en brosse : avec curiosité mais sans hâte excessive.

J'ai su dépasser ce qui me lançait dans cette course un peu folle : la peur du vide sidéral de la solitude, de l'abandon. Je ne me sens plus perdue dans le vaste espace. Je n'ai plus besoin de chercher frénétiquement le contact, même décevant, même illusoire.

Je me demande parfois si le problème n'est pas seulement déplacé.

J'ai quelques amies et amis avec qui j'ai appris à tisser petit à petits des liens qui ne se dissolvent pas au premier mouvement de peur et de malaise.
J'ai appris à renouer le contact avec des personnes perdues de vue depuis quelque temps, plutôt que de battre en retraite.
J'ai surtout compris que beaucoup d'humains sont prêt à me voir, et me revoir, avec plaisir, et sans contre partie. Car si le sexe a beaucoup occupé ma vie, c'est que je l'ai longtemps utilisé comme moyen d'échange, persuadée que je n'avais rien d'autre à offrir que mes services sexuels.
Mieux encore. Je sais que j'ai eu, et que j'ai, une place importante dans la vie de certains, juste parce que je suis celle que je suis.

J'ai mis, et je mets, beaucoup d'énergie et de soin à construire tout ca. Parce que c'est primordiale pour moi.

Je sens, parfois, que je devrais construire avec autant de soin l'amitié qui me lie à... moi-même. Je ne suis pas toujours ma meilleure amie, et c'est un tort. Mais je me suis donné quelques rendez-vous prochainement, et je m'offre même une escapade à Prague bientôt. Sans compter que je me suis à nouveau emmené chez le psy.

Mais, insensiblement, le spectre d'un avenir tout tracé noirci un peu mon ciel. Peut-être suis-je vouée à ne plus connaître l'amour. Et alors, peut-être que tous mes efforts pour sortir du schéma familial sont voués à l'échec.

Vais-je finir comme ma mère ? Un jour, à bout de patience, vais-je choisir un compagnon indigne de moi, me déchirer dans une histoire sordide, me débattre pendant longtemps pour redresser la barre, refuser l'évidence et vivre dans une maison coupée en deux, avec au milieu la rancœur, la haine et la peur ?

A l'inverse, vais-je finir comme mon père ? Ayant renoncé à l'autre, à tous les autres, préférant l'isolement à l'espoir insensé et toujours déçu, vais-je finir enfermée dans mes rêves, au milieu d'un capharnaüm en travaux aussi encombré que mon cœur sera vide ?

Car, étrange paradoxe, si la thérapie m'a rapprochée du monde, des autres, et de moi, elle me laisse également seule dans mon étrangeté. Quel homme (ou femme, d'ailleurs, après tout) voudrait de moi, de cette femme qui ne veut rien de ce que les autres veulent ? Dont les envies et les désirs ne correspondent à rien de prévu et de prévisible ?

Et moi, quel homme (quelle femme) accepterai-je au long cours ? Existe-t-il, cet humain autonome mais proche ?

13 commentaires:

  1. Moi je pense que ce blog était le prémice de ta prise de distance face à ta course effrénée justement, besoin de la regarder d'un oeil un peu plus lucide peut être, pour pouvoir ralentir.

    Et oui je pense que cette personne existe, il faudra sûrement que tu apprennes à accepter cette autonomie que tu recherches chez l'autre, sans l'interpéter outre mesure et à ce moment là tu trouveras je pense.

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    1. Merci de ton optimisme... mesuré '^^
      Je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu veux dire par : " il faudra sûrement que tu apprennes à accepter cette autonomie que tu recherches chez l'autre, sans l'interpéter outre mesure".
      On en reparle bientôt :)

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    2. Eh bien tu recherches une personne autonome mais ça signifie quoi pour toi ? Et es-tu sûre de pouvoir l'accepter cette autonomie sans la prendre pour un abandon ?
      C'est à peu près ce que je voulais dire :)

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    3. Je pense que le sentiment d'abandon naît de la symbiose, paradoxalement. Quand je parle d'autonomie, c'est dans la vie (aucune envie de prendre en charge quelqu'un) et dans la relation (qui assume ce qui es à lui).

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    4. Oui j'avais bien compris ça, tu n'as envie de prendre en charge personne tout en voulant aider les hommes que tu croises.
      Je crois que ta manière d'agir n'est pas encore tout à fait raccord avec ce que tu désires au fond. En revanche elle le devient de plus en plus, je peux voir ça. Et ce n'est pas une attaque dont il faut que tu te défendes ;)

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    5. Oui maman. Mais je suis très bien placée pour savoir ce qui est raccord ou pas, crois le ou pas :)

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    6. Je t'avais fait un long com t'exprimant toute ma colère. Mais à quoi bon.
      Juste une chose : ne m'appelle plus jamais maman. Je ne joue pas à être ta mère, j'essaie d'être une amie, alors ne te mets pas dans la position de l'enfant, je ne veux pas d'une relation comme ça.

      Puisque tu me repousses à quasi chaque fois que j'essaye de te faire partager des choses, je n'interviendrai plus ici, cela semble être un espace de fiction qu'il ne faut surtout pas déranger. Tu as une propension à nier l'évidence assez époustouflante. Et moi je ne sais pas me taire face à l'évidence donc...

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    7. Tu réponds ici. Je fais de même.

      Je suis bien désolée que tu sois en colère en lisant mon commentaire. Pour autant, elle me dépasse pas mal ta colère.

      Alors, oui, je me suis senti infantilisé quand j'ai lu : «Je crois que ta manière d'agir n'est pas encore tout à fait raccord avec ce que tu désires au fond. En revanche elle le devient de plus en plus, je peux voir ça ». Un peu à la façon d'une appréciation sur un bulletin : en progrès mais peu mieux faire. Et en plus, tu me dis ce que je dois en penser et sentir : « Et ce n'est pas une attaque dont il faut que tu te défendes ;) »

      Surtout que cela faisait suite à une discussion où, en plus de me faire remonter les bretelles parce que je revoyais E. (mais j'ai passé sur la forme, et j'ai compris, j'admets tout à fait que tu ne voies pas ma démarche d'un bon œil, ni que revoir E. te sembles opportun), mais, en plus de cet avis pas particulièrement sollicité, tu m'as dit que je réfléchissais trop et qu'il fallait que j'arrête, comme toi tu y étais arrivé, que le lisais trop, et que mon problème était peut-être bien plus grave qu'on ne pensait (qui est « on » ? Quel est ce problème terrifiant qui me poursuit ? Je ne sais pas, mais toi tu sais).

      Alors, oui, je me suis senti infantilisé par ton commentaire. Et, précédemment, jugée dans ce qui m'est précieux : la lecture, la réflexion. Et j'ai voulu le signifier par deux petit mots « oui maman », qui ne voulaient pas remettre en cause toute notre relation comme tu sembles le penser.

      Quand je me sens infantilisée, et jugée, je ne me laisse pas faire, je « me défends ». Te laisses-tu faire, toi ? Alors pourquoi voir du pathologique (je te repousse, je m'aveugle, etc...) dans un réflexe assez largement partagé.

      Tu remarques que mon désir ne corresponds pas vraiment avec beaucoup de mes expériences. Je ne cesse de le décrire sur ce blog, ca n'est donc pas nouveau. Et nous en avons maintes fois parlé en privé. S'il te plait de voir de l'aveuglement là où il y a seulement un refus d'être traité comme un enfant, libre à toi.

      Pour ce qui est de l'aspect fictionnel des choses, je redis ce que j'ai déjà dit quelques fois, et que tout ceux qui s'intéressent à l'écriture savent : toute autobiographie est en partie « fictionnelle », car je raconte ma vérité, pas la vérité. Toute autobiographie est, en partie, fictive, reconstruite malgré les efforts pour être au plus proche de la réalité. La vie est une chose, le discours qu'on en fait (autobiographie, séance psy, etc...) est autre chose.

      Cela étant dit, je sais que tu as bien d'autres chats à fouetter que mon blog et les petits évènements de ma vie en ce moment, et je te souhaite de tout cœur le meilleur.

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  2. Le libertinage n'est pas qu'une histoire de sexe, nous fréquentons un couple libertin qui sont devenu avant tout nos amis. Un jour tu rencontreras la personne idéale qui n'est pas exclusivement tournée vers elle, il suffit juste d'être ouverte a toutes les possibilités.
    Je suis personnellement le seul auquel ma femme s'en prend quand elle souffre et se montre aimable avec les autres, mais je sais qu'elle me montre son vrai visage, sa réelle souffrance et ceci qu'à moi car elle sait que quoi qu'il arrive je la soutiendrai et je l'aimerai.
    Un jour tu trouverau quelqu'un qui saura aussi regarder au fond de ton coeur,c'est tout ce nous te souhaitons.
    Amicalement Kelly et Lucien

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    1. Mon propos n'est pas de remettre en cause le libertinage. C'est une auberge espagnole, on y trouve ce qu'on y apporte.
      Cependant, il me semble évident que libertiner en couple, ou seule, ca n'est pas tout à fait la même chose. J'ai toujours libertiné en "femme seule". Ponctuellement je pouvais me retrouver en couple d'occasion, ce qui revient presque au même que d'être seule. C'est même parfois bien pire, tant les hommes cherchent une femme pour se donner plus d'occasions, ne pas être "l'homme seul" dans les clubs, et alors on est juste un outil.
      Et bien, j'ai souvent pensé, et je pense toujours, qu'être "femme seule" dans le monde libertin, ca nécessite d'en avoir une bonne paire, bien accrochée.

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  3. Bonjour Marionde,

    Moi je pense, j ai toujours pensee que tu étais une belle personne malgrés tes coups de gueule, ta facon de mettre les pieds dans le plat, ect !

    J aime ce mélange, c est vivifiant,dérangeant,amusant,important !

    Tout ce qui est toi, tes doutes, tes incertitudes, tes maldresses, tes faiblesses, font un mélange qui moi me touche !

    Je suis sure que tu trouveras un homme/femme ai mant/e.

    En tout cas je te le souhaite vraiment, ainsi qu a tout le monde car on peut dire tout ce qu on veut rien ne vaut cela (peu importe le parcours)!

    Quoique tu fasses, vives, traverses, reste ce que tu es !
    Le libertinage t apporte, t a apporte des choses, tes diverses rencontres aussi, positives, négatives, c est ca la vie.

    Nous sommes tour à tour, une infinite de choses ! En découle differentes facons d etre, et par la suite differentes types de rencontres !

    Je pense réellement que cela vient à un moment ou à un autre, seule la durée est incertaine (rires)

    j espére ne pas t avoir abimé les yeux avec ma facon d écrire, si c est le cas désolée !

    Bonne fin de journée, week end, Marionde porte toi bien

    Amicalement A. (anne)






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    1. Non, Anne, tu ne m’abîmes pas les yeux. J'ai toujours eu zéro (et même parfois des notes négatives) en dictée. Et si seuls les bons en orthographe avaient le droit de s'exprimer sur le net, on s'y ferait chier à cent sous de l'heure. L'exigence tyrannique et humiliante de certains n'est que la marque de leur volonté de pouvoir.

      Merci pour ton message, qui me touche.

      Mais... Mes coups de gueule ? Le pieds dans le plat ? Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles ;)

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  4. Bonsoir Marionde,

    Merci pour ton indulgence ;), je parle de certains coms sur des sites !

    Je trouvais tes coms assez judicieux par moments, et d autres assez (tire a vue), mais dans l essemble, que j aime ou pas, tu donnes ton opinion, pour moi c est primordial!

    Et puis au fil de ces lectures, de ton blog, l idée que je me fais de toi, me parais (subjective bien sure) juste. Et ce que je lis me plais

    Je me retrouve un peu dans tes mots, j ai l impression de me revoir quelques années en arriére,ou la semaine derniére, avec tes doutes, tes questionnements !

    Donc voila malgrés mes grosses lacunes, je me suis permise de te l ecrire .

    Car je pars du principe que meme les petits compliments font du bien, et que surtout ca coute rien d en faire aux autres !
    pis je suis comme ca, lorsque j ai envie de dire quelquechose et bien je le dit !
    meme si pour moi c est toujours delicat d ecrire !

    Voila bonne soirée Marionde, au plaisir de te lire et surtout à tes futurs plaisirs, que je te souhaites multiples et vrais!

    Amicalement Anne



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