« Les copines, c'est finalement
mieux » a dit C. alors que nous brunchions fort peu modestement
chez moi hier en compagnie de M. Oui, les copines, c'est finalement
mieux que tous ces mecs dont nous venions de détailler les derniers
méfaits. Mieux vaut s'empiffrer de cup cakes que de se perdre dans
les dédales de relations mal bâties, délétères, voire perverses,
dont nous avons toutes les trois, semblent-il, le secret.
J'ai redécouvert un petit vibro trop
rarement utilisé, et qui fait finalement des merveilles. Ses
vibrations douces m'amènent à un orgasme lent et long. Tous les
jours sous la douche, je m'offre une extase de plus grâce au jet. Actuellement, je préfère tout cela au commerce avec les
hommes.
J'ai retrouvé un ancien amant perdu de
vue depuis longtemps et je me suis ennuyée. J'avais l'impression de
rencontrer un pantin. Les choses se passaient sans que je trouve le
moindre sens à tout ce théâtre d'ombres.
A., l'homme aux bas, que je ne vois
plus, me relance de temps en temps avec sa communication tordue et
que je juge irrespectueuse. Il ne comprend pas, ou ne veut pas
comprendre, ce que je demande. J'ai l'impression d'un bras de fer
permanent avec lui, et mon envie de lui s'est délitée dans cette
lutte pour exister.
J'ai discuté sur le net avec G. qui
était sur le départ pour la Dordogne avec bobonne.
Il m'a parlé de ses manœuvres pour
qu'on passe quelques jours ensemble à son retour. Et j'étais tout à
coup de plein pied dans le jeu triangulaire bien connu. Où je joue
le rôle de la doublure, celle qui disparait derrière l'actrice
principale. Le désir de G. est de m'emmener sur les traces de sa
femme, de me faire dormir dans le mobilhome familial, de me montrer
les lieux qu'il aime là-bas, ceux qu'il connait bien pour y aller
avec sa femme et ses parents. Tout le problème étant de me faire
exister dans ce décor où je ne devrais pas être, dans lequel je
devrais me fondre sans laisser de trace.
Avec E., nous nous retrouvions dans la
résidence secondaire, maison de vacances de toute la famille, dans
laquelle il ne fallait rien déranger. Le midi nous allions manger au
seul restaurant du coin, lieu de repas familiaux et même du repas de
mariage de E. et madame, leur « cantine ». Tout l'art
était de me faire bouger dans ce décor, de m'y faire respirer,
parler, mais sans y exister vraiment. Je me sentais aussi vivante
qu'un hologramme, qui disparaît dès qu'on ferme le projecteur.
Un jour, le serveur de la cantine a
dressé pour nous une table de trois. Je regardais le couvert
surnuméraire avec un malaise grandissant. Etait-ce le moment du coup
de théâtre ? Qui allait venir s'asseoir là ? Madame épouse ou
madame mère ? Qui avait décidé de nous mettre le nez dans notre
caca ? Le serveur tardait à prendre la commande. Nous avons compris
tout à coup qu'il attendait le troisième convive. Et nous aussi,
nous l'attendions. E. a rompu le maléfice en hélant le garçon qui
passait à proximité : « nous ne sommes que deux ! »
Hologramme, c'est pas une vie. Et je
redoute de devoir me retrouver aussi peu consistante que cette
illusion, en contrebande dans le mobilhome de Vendée. Est-ce le prix
que je dois payer pour ces trois jours avec G. ? N'est-ce pas très
cher payé ?
J'ai souhaité bonnes vacances à G.,
et c'est vrai, je lui souhaite qu'elles le soient, tant son malheur
ne ferait pas mon bonheur. Mais j'ai pleuré derrière mon écran. A
cause de l'hologramme, à cause du mensonge et à cause du camping en
Dordogne.
G. et madame vont passer sept jours
tous les deux, au gré de leurs envies, en Dordogne, couchant sous la
tente avec un minimum de matos, à la bonne franquette et à la bonne
fortune.
Je sais le bonheur qu'il y a à
découvrir, le soir, un endroit pour planter la tente. Et la
vaisselle dans le ruisseau ou au robinet mal commode qui éclabousse.
Je sais la douceur de se réveiller le matin au chant des oiseaux, le
soleil réchauffant encore trop doucement la tente, le nez qui pique
de toute cette fraicheur, de toutes ces odeurs du matin humide. Et la
tête ébouriffée qui sort entre les deux pans de la porte de toile,
et le nescafé additionné de lait en poudre, etc...
Mais ce que je sais surtout, c'est le
degré de complicité qu'il faut pour partir à deux pour ce genre de
vacances. G. serait parti en all inclusive à l'autre bout de la
terre, ca ne m'aurait pas touché. Les hôtels, même 5 étoiles,
sont plein de la solitude et de la mésentente des couples. Le
personnel est là pour occuper les malheureux, en activités aussi
vaines que rarement partagées. Les repas sous forme de buffet 24/24
épargnent même la corvée des repas pris en commun.
Mais seuls, avec juste une voiture et
une tente, il en faut de l'amour, ou au moins une grande entente,
pour s'y risquer.
Alors quand G. me dit qu'il pense à
moi, que s'en est une torture d'être séparés, qu'il est tout
absorbé par la préparation de nos 3 jours en Vendée, je n'arrive
pas à le croire.
Mais si je suis triste du mensonge, et
de ces vacances qui ne sont pas pour moi, je suis soulagée. G. n'est
pas aussi désespéré qu'il veut bien le laisser entendre, et cela
me libère d'une éventuelle culpabilité, d'un désir éventuel de
tirer en longueur la fin de cette histoire pour en adoucir le deuil.
Je suis libérée, mais triste de ce
mensonge que je ne comprends pas. Pourquoi tenter de me tromper pour
me faire croire à un malheur qui n'existe pas ?
Oh que c'est bien écrit... ne regrette pas le camping à deux, ça n'est en fait pas si romantique que cela, réveillé trop tôt par les voisins de tente qui partent en rando à l'aube, puis par le soleil qui surchauffe la toile, après une nuit à mourir de chaud dans le duvet en prise aux moustiques et à balloter sur le matelas gonflable qui se prend pour un waterbed.
RépondreSupprimerJe te souhaite de belles vacances, entourée d'amitiés et de douceur. Pas forcément masculine, la douceur. On peut faire (temporairement) sans eux. On dirait que tu fermes des portes..Ou que tu es sur le point de le faire.
Labaroline
Bonjour Labaroline,
SupprimerMerci de ton commentaire :). Je sais bien que tout n'est pas rose en camping, mais justement. C'est parce que tout ne roule pas toujours sur du velours qu'il faut être en accord avec la personne avec qui on part. Plus que le camping à deux, c'est l'impression de mensonge que cela me laisse qui me rend triste. Mais c'est anecdotique finalement. On le sait bien que s'ils restent avec leurs femmes c'est qu'elles ne sont pas si terribles qu'ils veulent bien nous le dire ;) Et puis, la vie continue, les rencontres aussi, et mes propres choix à savourer :)
Il n'était franchement pas question de te faire endosser le costard de ma mère, j'avais déjà ma femme pour ça!!
RépondreSupprimerJ'ai projeter sur toi une image bien plus valorisante et bien plus belle, celle de ma grand mère qui à représenté pour moi l'amour maternel, d'où la force puissante qui m'a poussée et qui me pousse encore vers toi.
Si je t'ai conduit dans cette maison de week end c'est qu'elle était située à mi distance entre ton lieu de résidence de l'époque et le mien. Ceci ne remet pas en cause ton ressenti qui t'appartient.
Bises
E