jeudi 19 avril 2012

Qu'est-ce que tu cherches ?

La question revient souvent, lancinante, dérangeante, agaçante : mais finalement, qu'est-ce que tu cherches ? Contrairement à ce que l'on pense, ce qui se conçoit bien ne s'énonce pas toujours clairement. Dans ma tête et dans mes tripes, les choses paraissent simples. Je le vois, je le sens, je sais ce que je veux, c'est limpide. Mais vu de l'extérieur...



Donc, je voudrais bien, au moins encore une fois dans ma vie, vivre une belle histoire d'amour.

Ah oui, mais il y a quelques éléments bloquants. 

Et d'abord, mon fétichisme de l'homme en couple, ou en tout cas pas disponible. Quand c'est pas une femme, cas le plus simple quand même, c'est un boulot, ou des gosses envahissants. Le combo est aussi fréquent : femme + boulot + gosses. 

Pendant longtemps je n'ai pas su expliquer cette attraction forcenée, et accusais le destin et la vilenie mâle. Et en aparté mon manque de séduction, mon empotitude légendaire. Oui, je sais, ca va faire rire, mais c'est ainsi que je me vois, parfois. Je suis grosse, et donc moche, et totalement gourde. En tout cas c'est ainsi que je me sens quand je bêle d'amour ou de désir après un sale type qui regarde sa montre pour vérifier que sa fenêtre de liberté conditionnelle n'est pas fermée. Oui, ne faut-il pas être laide et conne au delà de toute mesure pour qu'un homme qui vient de passer quelques heures de sexe dans vos bras file ainsi au sifflet vers une vie qu'il prétend terne, ennuyeuse, et même accablante ? 

Mais le fait est que les rares hommes célibataires que je rencontre me foutent littéralement les boules. Et qu'ils ne me séduisent pas. C'est bien simple, mettons que j'ai rendez-vous avec un de ces spécimens en voie de disparition. Et bien je déclare que je n'ai rien à me mettre, et que d'abord je ne vais pas me mettre en frais pour ce mec qui a un prénom à coucher dehors avec un billet de logement, ou quinze ans de moins que moi, ou une gueule a avoir retouché ses photos, ou, ou, ou... Puis dans la voiture je m'agace, déclare que le lieu ou l'heure du rendez-vous est imbitable, et que de toute façon je le sens mal. J'arrête là, vous devinez la suite, le pauvre type n'a pas une chance de trouver grâce à mes yeux. Pourtant j'essaie... Mais songez à Longue Queue, célibataire lui... Et je passe sur les deux ou trois récents qui n'ont même pas eu l'honneur de mon blog.

Car, et là il faut regarder les choses en face : je n'ai pas envie de me faire mettre le grappin dessus. Derrière chaque mec célibataire se profile le plus souvent pour moi un boulet potentiel. Un qui va chercher à m'enfermer, me brider, me dépersonnaliser, me dessécher sur pied. Il va m'absorber, me digérer, me vider l'espoir et l'enthousiasme.

Je le sais, au début, c'est tout beau tout neuf. Et puis insidieusement , de présentation à belle maman (rien que d'en parler je sens la crise d’asthme pas loin) en considérations budgétaires imparables, je serai la "femme de", faisant tourner les machines pour deux, les repas pour deux, les courses pour deux, dans un F3 avec balcon filant (version parisienne) ou dans une maison de lotissement avec jardin (version provinciale). Je n'ai même pas envie de continuer la description de cet enfermement programmé, ca me met mal à l'aise. Et je connais la fin pour avoir expérimenté quelques vies de couple et deux mariages : le pétage de plombs en règle et en version 3D au bout de quelques années en apnée.

Cerise sur le gâteau, j'aime le sexe. Et rien qu'à l'idée de devoir me satisfaire d'un seul homme, j'ai envie de chausser mes bottes de sept lieux. Alors, je sais, la plupart des hommes croient que quand j'aurais trouvé le bon (ahum) je ne mouillerai que pour lui. Ca les rassure. Et ca peut s'avérer assez vrai les premiers temps. Mais sur la distance c'est des conneries. Surtout que l'heureux élu n'aurait pas une chatte et des seins et que j'aime aussi les femmes. Et surtout que quand j'apprécie un homme j'ai envie de le voir avec d'autres. Et que j'ai envie qu'il me regarde avec d'autres. Moi, l'amour, ca me rend perverse. Or, les hommes vraiment partageurs, c'est extrêmement rare ! Même parmi les libertins échevelés il est fréquent qu'en cas d'amour la dame soit conviée à plus de tenue et à une continence de bon gout. Ces messieurs s'autorisant par ailleurs certaines libertés dont ils privent leur douce, allant s'ébattre avec quelques gourgandines, mais ce sont des hommes que voulez vous !

Rahhhhhhh !!!!! 

Je crois que là, j'ai fait le tour du problème. Les bras m'en tombent, le souffle me manque. Le prochain qui me demande ce que je cherche, je lui réponds : le dahu !




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