samedi 15 décembre 2012

Atelier d'écriture : Les mélanges, c'est pas bon !

Ce matin, atelier d'écriture. Thème du jour : dire les sentiments. La consigne est d'écrire deux textes, l'un traitant d'un sentiment positif, l'autre d'un sentiment négatif. Et pour ceux qui se le sentent, un seul texte traitant des deux.

C'est toujours pareil : elle a du mal à démêler les choses.

A tout prendre, elle est plutôt soulagée que cette histoire ait capoté. C'est lui qui a officiellement sifflé la fin de partie, sur un coup de tête, un mouvement d'humeur.
Mais elle s'est trouvée bien aise de sauter sur l'occasion, alors qu'elle même n'avait plus envie de le voir depuis la dernière embardée de leur histoire, dernière d'une liste déjà trop longue à son goût.

Elle repense à son agacement quand il s'était présenté à leur premier rendez-vous en tête à tête. Pourquoi diable éprouvait-il le besoin de se transformer en adolescent pataud et fan de Marvel à passé 35 ans ?  Elle l'avait à peine reconnu.

Mais son allure, et son agacement, s'étaient effacés devant le plaisir de la conversation qu'il avait brillante, et devant ses yeux pétillants et attentifs.

Et cette fois où elle l'avait rejoint au restaurant et où il s'était montré d'un insupportable infantilisme, lui pourrissant la soirée.

Et tout ce qu'il avait le don de lui balancer en travers de la figure sans ménagement, avec cet air de petit garçon paumé, mélange de cruauté et d'angélisme qui la laissait dans le plus grand désarrois.

Non, vraiment, cette rupture, c'est une excellente nouvelle.

Et pourtant, elle ne peut nier les regrets qui l'envahissent.

Cette histoire, si elle se souvient bien, elle y a cru. Autour d'elle, on saluait l'arrivée de cet homme qui semblait lui convenir si bien. Dans les bons moments. Surtout au début, en somme.

Alors, elle ne pleure pas. Elle a pleuré avant, quand il lui reprochait son empressement, qu'il prenait tout à coup ses distances, l'accusant de vouloir lui forcer la main. Forcer la main à quoi ? Et comment ça ? Mystère.

Et elle s'agace au souvenir de ses "ma chérie" et autre "mon amour" qui lui semblaient bien prématurés pour le coup, mais qui, en même temps, lui entrouvraient la porte de ce qu'elle n'avait pas connu depuis si longtemps. Porte qu'il s'empressait de refermer régulièrement, avant de la rouvrir peu après.

Elle se rappelle avec tendresse de tout ces regards échangés qui effaçaient le monde et arrêtaient le temps.

Elle cherche à sentir à nouveaux ses mains et ses lèvres chaudes, et son poids sur elle, et le désir revient.

Mais que retenir de ces longues heures, et même de ces nuits et de ces jours passés avec lui, finalement ? Sinon qu'il rejetait en bloc son interprétation : ma chérie, tu te fais des films. Mon amour, je ne t'aime pas et tu m'étouffes.

Démêler tout cela, vraiment, elle le voudrait.
Mettre le bon dans la colonne "plus", le mauvais dans la colonne "moins", et tirer un trait bien net en diagonal sur le tout.
Mais tout est si mélangé.




2 commentaires:

  1. C'est EXACTEMENT moi aujourd'hui...!
    !!!???!
    ça fait bizarre de lire ses propres pensées sous la "plume" de quelqu'un d'autre...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Kati :)
      Merci, parce que c'est pour ça que j'écris. Pour qu'un jour, quelqu'un dise : mais bon dieu, c'est moi !
      Et quand je me trouve bien égocentrique de m’étaler à longueur de mots, c'est cet espoir qui me tient : un jour, ce que j'écris trouvera un écho dans le coeur de quelqu'un, et nous seront au moins deux, au lieu d'être seul.

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.