Je ferme donc la parenthèse L.,
difficilement, comme toutes les parenthèses que je ferme, tant me
séparer, même de si frêles relations, me donne toujours
l'impression d'un arrachement, et je retourne à mes intentions
premières, dont il m'a détourné : le sexe désormais, c'est
seulement en club. Lorsque la porte se ferme derrière moi, je repars
avec mon comptant de câlins et d'orgasmes, et j'oublie les prénoms
(que je demande rarement) et même, je ne suis pas certaine de
reconnaître mes partenaires d'une fois sur l'autre. Et surtout, je
jette les éventuels numéros de téléphone qu'on aura voulu me
glisser dans la main. Au demeurant, certains s'imaginent devoir
sortir en même temps que moi, m'attendent. Ils ont tort, dehors je
n'ai plus envie d'eux, je n'ai rien à leur dire, certains m'agacent
même.
Mais pourquoi diable est-ce que je me
sens si bien en ces lieux si peu recommandables, ou le sexe,
parait-il, se consomme comme n'importe quel produit. Comme si le
couple traditionnel n'était pas seulement un moyen plus commode de
se garder sa réserve rien qu'à soit dans son placard.
Voilà une première histoire de sauna.
Un premier exemple de ce que j'y trouve. Deux autres sont à venir.
Parfois, le fracas du monde vient me
lécher les orteils sur les rivages de ma bulle. Je n'ai pas la télé,
je n'écoute pas la radio, je ne lis aucun journal d'informations
générales, je ne m'attarde pas sur les titres de l'actualité quand
je les croise sur le net.
J'apprends avec retard, et de source
détournées, les catastrophes et les agitations, les mots stupides
et les évènements incontournables. Cela fait plusieurs années que
je vis ainsi, dans un monde plus doux, moins effrayant, pour mon plus
grand bonheur. Et je n'ai pas vu que cela change grand chose à la
marche du monde, en tout cas personne n'a remarqué la différence je
crois, sinon laissez moi un message.
Aux portes du Moon, mon fracas
intérieur, parfois, s'arrête. C'est la bulle dans ma bulle, le
replis ultime.
Un de ces derniers vendredis, j'y suis
allé en fin d'après-midi avec pour ambition d'y rencontrer plutôt
des couples. J'avais envie de bouffer de la chatte. Ceux et celles
qui connaissent le bonheur d'octroyer un bon cunni me comprennent.
Les autres me trouverons vulgaire. Lasser des hommes, et de leur
médiocrité (oui, je me la pète !), j'avais envie de femmes.
Pour moi, les couples sont une façon
absolument faux-cul de laisser libre court à mes penchants bi.
Rencontrer des femmes seules, c'est prendre le risque de la relation
suivie, voire de l'amour. Ma vie affective me semble déjà bien
compliquée avec les hommes, je crains qu'avec les femmes, cela ne
soit pire. Je m'interroge encore sur une raison qui serait moins
avouable. A savoir, mon peu d'impatience à assumer au grand jour un
amour homosexuel. Pas que j'en sois incapable, mais là, tout de
suite, cette année et la suivante, j'ai pas envie de m'y coller.
Enfin, peut-être. Faut voir. Justement je ne sais pas, je
m'interroge sur ma possible mauvaise foi.
J'étais donc agréablement assise dans
le jacuzzi, quand un certain Luigi m'a foncé dessus. Ayant décidé
d'être affable, je réponds aux questions d'usage. Je viens de temps
en temps (ne pas paraître débutante, ni trop salope), j'aime
beaucoup les lieux, et non, aujourd'hui je n'ai rien payé à
l'entrée, c'est gratuit pour les femmes. Oui, c'est cher pour ces
messieurs, mais (et cela je le pense et ne le dis pas) présenter
ainsi le problème me semble mal venu. Cet Italo-étalon, au physique
parfait pour qui aime les gravures de mode bien viriles, ne
cherchait-il pas à m'informer que mon obole en nature était plus
que souhaitée ?
Nous sommes rejoint pas un beaucoup
plus discret monsieur, au plumage moins éclatant. Il connait Luigi
et profite donc de l'aubaine pour intégrer la conversation à petit
pas comptés.
La conversation devient tactile, Luigi
sur ma droite, le discret tentant une approche en crabe sur ma
gauche. Je sens généralement à la première caresse si les choses
vont me plaire ou pas.
Je regarde Luigi, beau comme c'est pas
permis, avec un hâle entretenu, des muscles saillants mais pas trop.
La bête n'a pas un pet de graisse, et sa peau ne montre aucune
paresse, aucune mollesse, malgré ses 44 ans. Mais ses mains me
révulsent, son toucher est brutal, j'évite sa bouche qui veut
conquérir la mienne. Alors que mon discret a les mains douces,
palpantes, délicates, curieuses mais pas empressées. Il s'est
glissé tout contre moi, je laisse mon désir du baiser monter et
c'est moi qui dépose mes lèvres sur les siennes, avec l'impression
délicieuse de lui offrir un merveilleux cadeau : il attendait
visiblement cela depuis un moment sans oser.
Luigi s'est apparemment mis en demeure
de me foutre les doigts dans la chatte, coûte que coûte La main
plongée dans l'eau, la mine soucieuse, il trifouille, farfouille,
sans délicatesse. Je me contorsionne un peu pour lui compliquer la
tâche, mais il fini par trouver l'entrée et cherche à s'enfoncer
sans ménagement. Je le repousse une fois, deux fois.
Une chose en entraînant une autre, ils
sont désormais quatre à me caresser. A Luigi et mon discret, se
sont rajoutés un gars aux allures de D'Artagnan, et un géant
rondouillard. C'est vrai que le vendredi c'est le journée
plurimasculine. Il y a plus d'hommes seuls acceptés à l'entrée. Je
ne peux m'empêcher de saluer cette initiative intéressante.
Mais Luigi poursuis son but unique. Je
fini par dire suffisamment fort pour que les trois autres mecs
comprennent que quelque chose ne va pas : « monsieur Luigi a
apparemment une idée fixe ! », puis en me penchant un peu
vers lui, je continue : « avec moi la manière forte ne marche
pas. » Malheureusement, après un sourire crispé, il reprend
ses investigations inappropriées. Je le repousse de façon bien
visible. Le discret, D'Artagnan et l'ourson, s'agitent un peu, faisant
front contre l'impudent qui risque de leur pourrir leur plan. Luigi
file sans demander son reste.
Je passe un long moment encore dans le
jacuzzi avec mes trois prétendants. Ils me bercent dans l'eau. Me
caressent à six mains. C'est doux. Blottie dans le refuge de leurs
bras, je ferme les yeux. Parfois un intrus se glisse, me touche, me
palpe. Mes trois chevalier servants, qui ont compris ce qui me fait
du bien, ce que je veux, font la police. Dès que l'intrus est trop
insistant, trop intrusif, le cercle se referme, et il est expulsé.
J'ouvre quelques fois les yeux pour voir un insistant se faire virer
manu-militari. Les trois hommes veillent jalousement sur moi, sur mon
bien-être, et surement aussi sur leurs chances de me sauter.
Je laisse flotter mon corps, sous la
direction avisée des trois hommes. Mes membres, bassinés par les
caresses et les mouvements de l'eau, frôlent leurs corps. Mes mains
s'attardent sur les peaux, saisissent les sexes.
A mon invitation, notre quatuor quitte
le jacuzzi pour le hammam. Je m'assied, avec à ma gauche le discret,
à ma droite l'ourson et entre mes jambes D'Artagnan. Il a foncé sur
ma chatte dès qu'il a pu. Je ne me suis pas faite prier et ai
largement ouvert les cuisses. Pendant que le mousquetaire aspire goulûment mon sexe et lape mon clitoris, les deux autres me
caressent, et tètent mes seins. Les doigts du discret se rajoutent à
la langue de D'Artagnan. Il a des gestes doux et précis. Je ne tarde
pas à remplir le hammam d'un ululement de jouissance. D'Artagnan
poursuit de plus belle, il fourre sa langue dans mon con, voulant
boire tout mon jus. Le discret se masturbe debout à coté de moi. Je
passe la main sous ses couilles mais j'ai à peine le temps de les
saisir doucement : il éjacule à longs traits sur mes seins. Tout à
coup la chaleur et l'humidité me sont insupportables, et je dois
arrêter D'Artagnan qui, toujours à genoux entre mes cuisses,
continue de me bouffer la chatte comme si sa vie en dépendait.
Plus tard, après une pause au bar,
l'ourson est parti, le discret aussi, et c'est avec Dartagnan que se
poursuivent les hostilités, à nouveau dans le jacuzzi.
Un beau jeune homme, à peine la trentaine, s'impose près de nous. Il me dit quelques mots, n'a pas un regard pour Dartagnan, et m’attrape la main pour l'attirer sur son sexe. Je retire ma main. Il me caresse vaguement les seins, puis reprend ma main plus fermement pour la diriger sur sa queue. Je bondis, retire ma main brutalement et fais au gars, sur un ton sans appel : "j'ai bien compris ce que tu veux, mais c'est moi qui décide, c'est quand je veux, si je veux". Le beau mec file sans un mot.
Un monsieur
qui ressemble à Lino Ventura, très latino, très viril, très brun
et plus de prime jeunesse, nous rejoint. Dartagnan m'a prise dans ses
bras, il est dans mon dos, je fais face à Ventura, qui commence par
me masser les pieds. Ses mains remontent le long de mes jambes, puis
de mes cuisses. Mes mains taquines sont allées trouver le petit trou
de Dartagnan, et je l'entend me couiner dans les oreilles. Petit à
petit, toujours me massant et me caressant, Ventura remonte entre mes
jambes et bientôt sa tête est au niveau de mes seins. Il s'y
enfouit. Je lui caresse alors doucement les cheveux, les tempes, le
visage. Lui masse le cou. Je suis lovée dans les bras de Dartagnan
qui me câline, et je câline Ventura qui souffle de plaisir et me
lance des regards éperdus.
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